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CHAPITRE 12

ÉVOLUTION SUR LA TERRE


ÉPOQUE POLAIRE

Alors que la matière qui forme maintenant la Terre faisait encore partie du Soleil, elle était naturellement à une température très élevée; mais, comme le feu ne peut brûler l'esprit, notre évolution commença immédiatement; elle était plus particulièrement limitée à la Région Polaire du Soleil.

Les êtres les plus développés qui devaient devenir humains parurent les premiers. Les substances qui forment maintenant la Terre étaient toutes en fusion et l'atmosphère était gazeuse; malgré cela, l'homme récapitula de nouveau sa phase minérale d'existence.

De cette substance chimique subtile du Soleil, l'homme construisit lui-même son premier corps minéral avec l'aide des Seigneurs de la Forme. Si on objecte à cela que l'homme ne pouvait construire inconsciemment, on peut citer comme réponse le cas de la maternité. La mère est-elle consciente de la construction du corps de l'enfant dans son sein? Cependant, il est certain que personne ne soutiendra qu'elle ne prend aucune part à ce travail! La seule différence est que la mère construit inconsciemment pour le bébé, tandis que l'homme construit inconsciemment pour lui-même.

Le premier corps dense de l'homme n'avait pas de ressemblance même lointaine avec la splendide organisation de son véhicule actuel. Il a fallu des myriades d'années pour développer ce véhicule. Le premier corps dense était un objet de grandes dimensions en forme de sac, avec une ouverture au sommet, de laquelle

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sortait un organe d'orientation et de direction. Au cours des temps, le corps dense se condensa. S'il approchait trop près d'une source de chaleur plus grande que celle qu'il pouvait endurer, il se désagrégeait. Peu à peu, l'organe devint sensible aux conditions qui étaient une menace de destruction pour le corps dense qui se retirait automatiquement dans un endroit sûr.

Cet organe a maintenant dégénéré, et il est devenu ce qu'on appelle la glande pinéale. On l'appelle aussi parfois le "troisième oeil", mais cette dénomination est mal choisie, parce que ce ne fut jamais un oeil, mais plutôt un organe localisé et fait pour percevoir des sensations de chaleur et de froid, faculté qui s'étend maintenant à toute la surface du corps dense. Pendant l'Epoque Polaire, ce sens était ainsi localisé, de même que le sens de la vue est maintenant localisé à l’œil et celui de l'ouïe à l'oreille. L'extension du sens du toucher depuis cette époque indique de quelle manière se fera le perfectionnement du corps, en sorte que, dans l'avenir, toutes les parties du corps seront capables de tout percevoir. Les sens de la vue et de l'ouïe seront étendus à toute la surface du corps, comme l'est maintenant le sens du toucher. L'homme sera alors tout yeux tout oreilles. Des organes de sensation localisés indiquent une limitation. Une faculté de sensation partagée par tout le corps indique une perfection relative.

Pendant la phase primitive d'évolution dont nous parlons maintenant, il y avait une sorte d'acte de reproduction. Ces immenses créatures en forme de sac se divisaient par moitié d'une manière analogue à la division des cellules par scissiparité, mais les parties séparée ne croissaient pas; chacune d'elles restait à la dimension de la moitié de la forme originale.

ÉPOQUE HYPERBORÉENNE

Au cours des âges, sur divers points du globe ardent, des îles commencèrent à se former sur la mer de feu.

Les Seigneurs de la Forme parurent avec les Anges (humanité de la Période de la Lune) et ajoutèrent un

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corps vital à la forme dense de l'homme. Ces corps en forme de sac commencèrent alors à augmenter de volume en attirant à eux des matériaux extérieurs, par osmose pour ainsi dire. Pour se reproduire, ils ne se divisaient plus en deux parties égales, mais en deux parties inégales. Ces deux parties croissaient jusqu'à ce qu'elles aient atteint la taille originale de la structure qui leur avait donné naissance.

Comme l'Epoque Polaire était réellement une récapitulation de la Période de Saturne, on peut dire que pendant cette époque l'homme passa par la condition minérale; il avait le même véhicule que les minéraux, le corps dense et un état de conscience analogue à l'état de transe. Pour des raisons analogues, la phase d'existence végétale fut récapitulée pendant l'Epoque Hyperboréenne, alors que l'homme avait un corps dense, un corps vital et un état de conscience de sommeil sans rêves.

L'homme commença son évolution sur la Terre après que Mars eut été séparé de la masse centrale et que ce qui forme maintenant la Terre faisait encore partie du Soleil; mais à la fin de l'Epoque Hyperboréenne, la solidification avait fait de tels progrès qu'elle était devenue un obstacle pour l'avancement d'un certain nombre d'êtres supérieurement évolués du Soleil. La température du globe gênait aussi l'évolution de quelques-unes des créatures des classes inférieures telles que l'homme qui, à cette époque, avait besoin d'un monde plus dense pour continuer son développement. C'est pourquoi, la partie qui est maintenant la Terre fut séparée du Soleil à la fin de l'Epoque Hyperboréenne et commença à graviter autour de l'astre-père sur une orbite quelque peu différente de l'orbite actuelle. Peu de temps après, Vénus et Mercure furent lancés dans l'espace pour des raisons analogues.

La solidification commence toujours au pôle d'une planète, où la rotation est lente. La partie solidifiée se fraye graduellement son chemin vers l'équateur, en obéissant à la force centrifuge. Si cette force est supérieure à la force de cohésion, la masse solidifiée est lancée dans l'espace.

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A l'époque où le Globe Terrestre fut séparé de la masse centrale, il comprenait la partie qui forme maintenant la Lune. Sur ce grand Globe évoluait la vague de vie qui forme à présent le règne humain, de même que les vagues de vie qui entrèrent en évolution dans les Périodes du Soleil, de la Lune et de la Terre, et qui évoluent maintenant dans les règnes animal, végétal et minéral.

Nous avons mentionné les retardataires des diverses Périodes qui, dans les Périodes ultérieures, furent mis à même de s'élever d'un degré dans l'évolution. Il en est cependant qui ne purent le faire. Ils n'évoluèrent pas et furent un frein et un obstacle pour ceux qui continuaient à progresser. Il devint nécessaire de les éloigner pour que l'évolution des autres ne soit pas retardée.

Au commencement de l'Epoque Lémurienne, ces "échecs à l'évolution" (notez qu'ils étaient des échecs à l'évolution et pas seulement des retardataires) avaient solidifié à un tel point la partie de la Terre qu'ils occupaient qu'elle devint comme une énorme scorie sur le Globe par ailleurs visqueux et brûlant. Ils étaient une entrave et un obstacle; aussi, furent-ils lancés au dehors et sans retour possible, avec la partie de la Terre qu'ils avaient cristallisée. Telle est la genèse de la Lune.

LA LUNE - HUITIEME SPHERE

Les sept Globes, de A à G. sont le champ de l'Evolution. La Lune est le champ de la Désagrégation.

Si la Terre n'avait pas été séparée du Globe original qui est maintenant le Soleil, la rapidité des vibrations aurait désagrégé les véhicules de l'homme. Il aurait eu un développement physique si rapide que la croissance d'un champignon paraîtrait lente en comparaison. Il serait devenu vieux avant d'avoir eu le temps de faire l'expérience de la jeunesse. Un phénomène analogue se présente dans la rapidité de la croissance sous les tropiques, où la maturité et la vieillesse sont atteints beaucoup plus tôt que dans le Nord. D'un autre

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côté, si la Lune ne s'était pas séparée de la Terre, l'homme se serait cristallisé en statue. La séparation de la Terre et du Soleil, qui envoie maintenant ses rayons d'une grande distance, permet à l'homme de vivre au taux de vibration convenable et de se développer lentement. Les forces lunaires lui parviennent de la distance exactement nécessaire pour lui permettre de construire un corps de densité suffisante. Mais, quoique ces forces concourent à la construction de la forme, elles causent aussi la mort quand la prolongation de leur influence finit par cristalliser les tissus du corps.

Le Soleil est actif dans le corps vital: il est la force de vie par excellence qui lutte contre la force destructrice de la Lune.

ÉPOQUE LÉMURIENNE

Pendant cette Epoque, les Archanges (qui sont l'humanité de la Période du Soleil) parurent ainsi que les Seigneurs de l'Intellect (humanité de la Période de Saturne). Ces Hiérarchies furent aidées par les Seigneurs de la Forme qui ont charge de la Période de la Terre. Ils aidèrent l'homme à construire son corps du désir; les Seigneurs de l'Intellect donnèrent le germe de l'Intellect à la majorité des pionniers de l'humanité qui formaient la classe I du tableau 13.

Les Seigneurs de la Forme vivifièrent l'esprit Humain chez tous ceux des retardataires de la Période de la Lune qui avaient accompli les progrès nécessaires dans les trois Révolutions et demie qui s'étaient écoulées depuis le commencement de la Période de la Terre; mais à ce moment, les Seigneurs de l'Intellect ne purent pas leur donner le germe de l'Intellect. Ainsi, une grande partie de l'humanité naissante fut laissée sans ce trait d'union entre l'esprit triple et le corps triple.

Les Seigneurs de l'Intellect prirent charge de la partie supérieure du corps du désir et du germe de l'intellect et les imprégnèrent de la qualité du "moi distinct" sans laquelle les êtres à la fois complets et distincts que nous sommes aujourd'hui ne pourraient exister.

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Nous devons aux Seigneurs de l'Intellect la personnalité distincte et toutes les possibilités d'expérience et de croissance qui nous sont ainsi procurées. Ce point marque la naissance de l'Individu.

NAISSANCE DE L'INDIVIDU

Le tableau 1 met en évidence le fait que la personnalité est l'image réfléchie de l'Esprit, l'intellect servant de miroir ou de foyer.

De même que, réfléchie dans un étang, l'image des arbres semble invertie et que le feuillage paraît être au plus profond de l'eau, l'aspect le plus élevé de l'esprit (l'Esprit Divin) trouve sa contre-partie dans le plus inférieur des trois corps (le corps dense). L'esprit de vie est réfléchi dans le corps vital. L'esprit humain et son image, le corps du désir, sont plus rapprochés que tous les autres du miroir réflecteur qu'est l'intellect et qui correspond à la surface de l'étang, milieu réflecteur de notre analogie.

L'Esprit descendit des Mondes supérieurs pendant l'involution et, par une action réciproque, les Corps furent construits dans le sens ascendant pendant la même période. C'est la rencontre de ces deux courants dans l'intellect centralisateur qui marque, dans le temps, le point où l'individu, l'être humain, l'Ego, est né - lorsque l'Esprit prend possession de ses véhicules.

Toutefois il ne faut pas supposer que cette prise de possession a immédiatement élevé l'homme à la condition actuelle de son évolution en faisant de lui, d'emblée, l'être conscient et pensant qu'il est aujourd'hui. Avant que ce point ait pu être atteint, il a dû parcourir un long et pénible chemin car, à l'époque que nous considérons, ses organes étaient dans leur phase la plus rudimentaire et il n'y avait pas de cerveau pour servir d'instrument d'expression. Aussi, sa conscience était-elle la plus obscure qui se puisse concevoir. Pour tout dire, l'homme de ce temps-là était loin d'être aussi intelligent que le sont aujourd'hui nos animaux.

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Le premier pas dans la direction d'un progrès fut la construction d'un cerveau qui devait servir d'instrument à l'intellect dans le Monde Physique. Cet objet fut atteint par la séparation de l'humanité en deux sexes.

SÉPARATION DES SEXES

Contrairement à l'idée générale, l'Ego est bisexuel. S'il n'avait pas de sexe, le corps humain aussi serait nécessairement sans sexe, car il n'est que le symbole extérieur de l'esprit intérieur.

Le sexe de l'Ego ne s'exprime naturellement pas comme tel dans les Mondes intérieurs. Il s'y manifeste sous la forme de deux qualités distinctes - la Volonté et l'Imagination. La Volonté est le pouvoir masculin et elle est reliée au forces Solaires; l'Imagination est le pouvoir féminin et elle est reliée aux forces Lunaires. Ceci explique la tendance imaginative de la femme et le pouvoir spécial que la Lune exerce sur l'organisme féminin.

Lorsque la matière dont la Terre et la Lune furent plus tard formées faisait encore partie du Soleil, le corps de l'homme en devenir était encore plastique, et les forces émanées de la partie qui devint plus tard le Soleil et de la partie qui est maintenant la Lune, étaient facilement actives dans tous les corps, en sorte que l'homme de l'Epoque Hyperboréenne était hermaphrodite, capable de produire par lui-même un nouvel être sans avoir recours à un autre être.

Quand la Terre fut séparée du Soleil et que, peu après, elle lança la Lune dans l'espace, les forces des deux luminaires ne trouvèrent pas une expression uniforme chez tous les êtres, comme par le passé. Certains corps furent plus affectés par les forces d'un astre et d'autres corps par les forces de l'autre.

INFLUENCE DE MARS

Pendant la partie de la Période de la Terre qui précéda la séparation des sexes, c'est-à-dire pendant les Trois Révolutions et demie qui s'écoulèrent entre le moment où Mars fut différencié et le début de l'Epoque

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Lémurienne, Mars décrivait une orbite différente de l'orbite actuelle et son aura (la partie des véhicules plus ténus qui s'étendent au-delà de la planète physique) pénétrait le corps de la planète centrale et polarisait le fer qu'elle contenait.

Comme le fer est indispensable à la production du sang chaud et rouge, tous les êtres étaient à sang froid, ou plutôt les parties fluides de leurs corps n'étaient pas plus chaudes que l'atmosphère environnante.

Quand la Terre fut séparée du Soleil central, cet événement changea les orbites des planètes, et de cette manière l'influence de Mars sur le fer contenu dans la Terre fut réduite à son minimum. L'Esprit Planétaire de Mars finit par supprimer les derniers vestiges de cette influence et, bien que les corps du désir de la Terre et de Mars s'interpénètrent encore, le pouvoir dynamique de Mars sur le fer (qui est un métal Martien) a cessé d'exister, et le fer est devenu disponible sur notre planète pour l'usage de l'homme.

Le fer est, en réalité, la base de l'existence distincte. Sans lui, le sang rouge et chaud serait une impossibilité et l'Ego n'aurait pas de prise sur le corps. Quand le sang rouge fut développé, dans la dernière partie de l'Epoque Lémurienne, le corps pris la station verticale; le temps était venu où l'Ego pouvait habiter à l'intérieur du corps et le contrôler.

Mais habiter un corps n'est ni la fin, ni le but de l'évolution. C'est simplement un moyen pour permettre à l'Ego de mieux s'exprimer par l'intermédiaire de son instrument, de se manifester dans le Monde Physique. Pour arriver à cette fin, le larynx, les organes des sens et surtout le cerveau durent être construits et perfectionnés.

Pendant les premiers temps de l'Epoque Hyperboréenne, alors que la Terre était encore unie au Soleil, les forces Solaires fournissaient à l'homme tout ce dont il avait besoin pour sa subsistance, et il éliminait inconsciemment le surplus dans un but de reproduction.

Quand l'Ego entra en possession de ses véhicules, il devint nécessaire d'utiliser une partie de cette force

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pour la construction du cerveau et du larynx qui était à l'origine une partie de l'organe de reproduction. Le larynx fut construit alors que le corps dense était encore replié en une forme de sac, comme nous l'avons déjà décrit, forme qui est encore celle de l'embryon humain. Quand le corps dense se redressa et devint vertical, une partie de l'organe de reproduction resta avec la partie supérieur du corps dense et devint plus tard le larynx.

Ainsi, la double force créatrice qui avait jusqu'ici travaillé dans une seule direction, dans le but de créer un autre être, fut divisée. Une partie fut dirigée vers la tête pour servir à la construction du cerveau et du larynx qui devaient permettre à l'Ego de penser et de communiquer ses pensées à d'autres êtres.

En raison de ce changement, une seule partie de la force requise pour la création d'un autre être était disponible à chaque individu, et c'est pourquoi il est devenu nécessaire pour chaque individu, de rechercher la collaboration d'un autre être, possédant la partie complémentaire de la force créatrice.

C'est ainsi que l'entité en évolution obtint, grâce au cerveau, la conscience du monde extérieur, mais au prix de la moitié de son pouvoir créateur. Précédemment, elle utilisait en elle-même les deux parties de ce pouvoir pour produire un autre être. Toutefois, cette modification eut pour résultat de développer le pouvoir de créer et d'exprimer la pensée. Auparavant, elle ne créait que dans le monde physique; depuis lors, elle est devenue capable de créer dans les trois Mondes.

LES RACES ET LEURS CHEFS

Avant d'entrer dans les détails de l'évolution des Lémuriens, il n'est pas inutile de considérer d'une manière générale les Races et leurs Chefs.

Certains ouvrages d'occultisme de grande valeur, qui ont mis à la portée du public les enseignements de la sagesse orientale, contiennent cependant certaines erreurs, à cause d'une interprétation erronée de ces enseignements. Tous les livres qui ne sont pas écrits directement par les Frères Aînés peuvent contenir de telles erreurs. Prenant en considération l'extrême complexité du sujet et ses nombreuses ramifications, il est étonnant, non pas que des erreurs se produisent, mais qu'elles ne soient pas plus fréquentes. Par conséquent,

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l'auteur ne prétend pas critiquer les autres, car il est possible que des erreurs plus nombreuses et plus graves puissent s'être glissées dans le présent ouvrage, à cause de l'interprétation erronée qu'il peut faire des enseignements. Il présente seulement, dans les quelques paragraphes qui suivent, les enseignements qu'il a reçus et qui montrent comment les enseignements différents (et apparemment contradictoires) de deux ouvrages d'une valeur aussi considérable que celle de "La Doctrine Secrète", par H. P. Blavatsky, et "Le Bouddhisme Esotérique", par A. P. Sinnett, peuvent être conciliés.

La partie de l'évolution humaine qui doit s'accomplir pendant le séjour actuel de la vague de vie sur notre Terre est divisible en sept grandes phases ou Epoques, mais on ne peut pas, à proprement parler, leur donner le nom de Races. Avant la fin de l'Epoque Lémurienne, on ne peut vraiment appliquer ce nom à quoi que ce soit. Ensuite, les Races se succèdent pendant les Epoques Atlantéenne et Aryenne et elles s'étendent quelque peu jusqu'à la Sixième grande Epoque.

Le nombre total des Races passées, présentes et futures et de seize, dans notre plan d'évolution: une Race à la fin de l'Epoque Lémurienne, sept Races pendant l'Epoque Atlantéenne, sept autres pendant l'Epoque Aryenne actuelle et une au début de la Sixième Epoque. Après cela, il n'y aura plus rien qui puisse être proprement appelé une Race.

Il n'y avait pas de Races dans les Périodes qui ont précédé la Période de la Terre, et il n'y en aura pas dans les Périodes qui suivront. Ce n'est qu'ici, au véritable nadir de l'existence matérielle, que la différence d'homme à homme est suffisante pour justifier la division de l'humanité en Races.

Les Chefs immédiats de l'humanité (n'appartenant pas aux Hiérarchies créatrices) qui aidèrent l'homme à faire ses premiers pas chancelants sur la voie de l'Evolution, alors que l'Involution lui avait procuré ses

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Etres beaucoup plus avancés que lui sur le chemin de l'évolution. Pour remplir cette mission d'amour, ils vinrent des deux planètes situées entre la Terre et le Soleil, Vénus et Mercure.

Les Etres qui habitent Vénus et Mercure ne sont pas tout à fait aussi avancés que ceux dont le Soleil est le champ actuel d'évolution, mais ils sont beaucoup plus avancés que notre humanité. Aussi, restèrent-ils plus longtemps que les habitants de la Terre avec la masse centrale, mais à un certain moment, leur évolution exigea un champ d'action distinct, en sorte que ces deux planètes furent lancées dans l'espace: Vénus, tout d'abord, puis Mercure. Chaque planète fut placée à une distance de l'astre central qui devait lui assurer la rapidité de vibration nécessaire pour son évolution. Les habitants de Mercure sont les plus avancés et, par suite, sont plus rapprochés du Soleil.

Quelques-uns des habitants de chaque planète furent envoyés sur la Terre pour aider l'humanité naissante et ils sont connus des occultistes sous les noms de "Seigneurs de Vénus" et de "Seigneurs de Mercure".

Les Seigneurs de Vénus furent les Chefs de la grande majorité de nos semblables. Ils étaient des êtres inférieurs de l'évolution de Vénus qui parurent parmi les hommes et furent connus sous le nom de "Messagers des Dieux". Pas à pas et pour son plus grand bien, ils dirigèrent et guidèrent notre humanité. Aucune révolte contre leur autorité ne se produisit, parce que l'homme n'avait pas encore développé de volonté indépendante. C'était pour l'amener au degré de développement où il serait capable de manifester sa volonté et son jugement qu'ils le guidèrent, jusqu'à ce qu'il lui soit possible de se guider lui-même.

On savait que ces messagers étaient en relation avec les Dieux. Ils étaient tenus en grande révérence, et leurs ordres étaient obéis sans discussion.

Quand, sous la direction de ces Etres, l'humanité eut atteint un certain degré de progrès, les entités les plus avancées furent placées sous la direction des Seigneurs de Mercure qui les initièrent aux vérités supérieurs dans le but d'en faire des chefs. Ces initiés furent alors élevés au rang royal et furent les fondateurs des dynasties de Souverains Divins qui étaient, en vérité, rois "par la grâce de Dieu", c'est-à-dire par la grâce des

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Seigneurs de Vénus et de Mercure qui étaient comme les Dieux pour notre humanité dans l'enfance. Ils guidèrent et instruisirent les rois afin qu'ils règnent pour le bien du peuple et non pour leur propre profit ou pour s'arroger des privilèges à ses dépens.

En ce temps-là, un Souverain considérait comme un devoir sacré d'instruire et d'aider son peuple, d'adoucir la souffrance et d'assurer la justice et le bien-être. Pour l'instruire dans la sagesse et pour guider son jugement, il avait la lumière de Dieu. Aussi, tant que ces rois régnèrent, la prospérité était générale, et c'était vraiment l'Age d'Or. Cependant, à mesure que nous suivons en détail l'évolution de l'homme, nous verrons que la phase, ou période actuelle de développement, bien qu'on ne puisse en aucune façon l'appeler un âge d'or, si ce n'est dans un sens matériel, n'en est pas moins nécessaire afin d'amener l'homme au point d'où il sera capable de se gouverner lui-même, car la maîtrise de soi est l'objet et le but de toute souveraineté. Un homme qui n'a pas appris à se gouverner lui-même ne peut sans danger être privé de guide et, dans la condition actuelle de son développement, c'est la tâche la plus pénible qui puisse lui être assignée. Il est facile de commander les autres; il est difficile d'obtenir de nous-mêmes l'obéissance.

INFLUENCE DE MERCURE

Le but des Seigneurs de Mercure, à l'époque dont nous parlons, et celui de tous les Hiérophantes des Mystères depuis lors, comme aussi de toutes les écoles occultes de nos jours, était et est encore d'apprendre au candidat l'art de la Maîtrise de Soi. Celui qui est maître de lui-même est seul capable, et dans la mesure de cette maîtrise seulement, de gouverner les autres. Si ceux qui gouvernent actuellement les peuples étaient capables de se gouverner eux-mêmes, nous connaîtrions un nouveau Millénium ou Age d'Or (Millénium ou période de "mille ans" pendant laquelle, selon Apocalypse 20:1-7, le Christ régnerait sur la Terre).

De même que jadis les Seigneurs de Vénus travaillaient au profit des multitudes de ce temps-là, les

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Seigneurs de Mercure travaillent maintenant sur l'Individu, le préparant à se gouverner lui-même et (accessoirement, non principalement) à gouverner les autres. Ce travail n'est que le commencement de ce qui deviendra une influence Mercurienne croissante pendant les trois dernières Révolutions et demie de la Période de la Terre.

Pendant les trois premières Révolutions et demie, Mars a dominé; il polarisait le fer, empêchait la formation du sang rouge et de ce fait l'Ego ne pouvait trouver une demeure dans le corps, jusqu'à ce que celui-ci ait atteint le degré voulu de développement.

Pendant les trois dernières Révolutions et demie, Mercure fera sentir son influence pour dégager l'Ego de son véhicule le plus dense par l'Initiation.

On peut noter en passant que, de même que Mars polarisa le fer, Mercure a polarisé le métal qui porte son nom, et le mode d'action de ce métal montrera clairement sa tendance à séparer le corps dense de l'esprit, à délivrer celui-ci du premier.

La syphilis est un exemple d'une condition dans laquelle l'Ego est enchaîné, retenu captif dans le corps à un degré particulièrement gênant. Une quantité suffisante de mercure améliore ces conditions, diminue l'emprise du corps sur l'Ego en laissant à ce dernier, dans les limites du corps, la liberté relative dont la personne peut jouir. Mais, d'un autre côté, une dose trop forte de mercure cause une paralysie, soustrayant ainsi le corps dense au contrôle de l'Ego d'une manière fâcheuse.

Les Seigneurs de Mercure enseignèrent à l'homme à quitter son corps et à y entrer, ainsi qu'à fonctionner dans ses véhicules supérieurs indépendamment du corps dense, de telle sorte que ce dernier devient une demeure agréable au lieu d'être une prison strictement close, un instrument utile au lieu d'être une entrave gênante.

C'est pourquoi la science occulte parle de la Période de la Terre, comme de la Période Mars-Mercure; ainsi,

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on peut dire avec raison que nous avons été en Mars et que nous allons en Mercure, comme l'enseigne l'un des ouvrages occultes mentionnés précédemment. Il est également vrai, cependant, que nous n'avons jamais habité la planète Mars et que nous n'aurons pas non plus à quitter la Terre à un moment donné dans l'avenir pour aller demeurer sur la planète Mercure, comme l'affirme l'autre ouvrage mentionné, dans l'intention de corriger une erreur du premier auteur.

Comme Mercure est maintenant "en obscuration" il n'a sur nous qu'une très faible influence, mais il est en train de sortir de son repos planétaire et, au cours des siècles, son influence deviendra de plus en plus évidente, comme un des facteurs de notre évolution. Les Races futures recevront beaucoup d'assistance de la part des Mercuriens, et les hommes des Epoques et des Révolutions encore plus lointaines en recevront encore davantage.

LA RACE LÉMURIENNE

Nous sommes maintenant à même de comprendre les enseignements qui vont suivre au sujet des hommes qui vivaient pendant la dernière partie de l'Epoque Lémurienne et que nous pouvons appeler la Race Lémurienne.

L'atmosphère de la Lémurie était encore très dense, assez analogue au brouillard de feu de la Période de la Lune, mais plus dense. La croûte terrestre commençait seulement à devenir tout à fait dure et solide à certains endroits, bien que d'autres étaient encore en feu et, entre les îles formées par les incrustations, il y avait une mer d'eau bouillante. Des éruptions volcaniques et des cataclysmes marquèrent cette époque, pendant laquelle les feux souterrains luttaient contre la formation du mur sphérique qui devait plus tard les emprisonner.

Sur les endroits les plus solidifiés, et qui s'étaient relativement refroidis, l'homme vivait au milieu de forêts de fougères géantes et d'animaux d'une taille gigantesque. Les formes de l'homme et des animaux étaient encore tout à fait plastiques. Le squelette s'était formé, mais l'homme lui-même avait, dans une large mesure, le pouvoir de modeler son propre corps et celui des animaux qui l'entouraient.

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A sa naissance, il avait le sens de l'ouïe et du toucher, mais sa faculté de percevoir la lumière vint plus tard. Nous trouvons des cas analogues chez des animaux tels que les chiens et les chats, dont les yeux reçoivent le sens de la vue quelque temps après leur naissance. Le Lémurien n'avait pas d'yeux. Il avait deux points sensitifs qui étaient affectés par la lumière du Soleil, alors qu'elle brillait faiblement à travers l'atmosphère ardente de l'antique Lémurie, car ce n'est que vers la fin de l'Epoque Atlantéenne qu'il obtint la faculté de voir, telle que nous l'avons aujourd'hui. Avant cette époque, la construction de l'oeil était en cours. Tant que le Soleil était interne, c'est-à-dire que la Terre, faisait partie de la masse lumineuse, l'homme n'avait pas besoin de lumière extérieure; il était lumineux lui-même. Mais quand la Terre fut séparée du Soleil, il devint nécessaire de percevoir la lumière; aussi, quand les rayons de lumière frappèrent l'homme, il en eut conscience. La Nature construisit l'oeil pour rendre possible la perception de la lumière et répondre à la demande d'une fonction déjà existante, comme c'est invariablement le cas, ainsi que l'a si habilement démontré le Professeur Huxley. L'amibe n'a pas d'estomac, cependant elle digère. Elle est tout estomac. La nécessité de digérer les aliments construisit l'estomac au cours des âges, mais la digestion exista avant le tube digestif. D'une manière analogue, la perception de la lumière provoqua la formation de l'oeil. La lumière elle-même construisit l'oeil et elle l'entretint. Là où il n'y a pas de lumière, il ne peut y avoir d'oeil. Dans le cas où des animaux se sont retirés dans des caves et les ont habitées, se tenant éloignés de la lumière, les yeux ont dégénérés se sont atrophiés, parce qu'il n'y avait pas de rayons lumineux pour les entretenir et qu'il n'y avait pas besoin d'yeux dans les caves obscures. Le Lémurien avait besoin d'yeux; il avait une certaine faculté de perception de la lumière et la lumière commença à construire l'oeil, en réponse à sa demande.

Son langage consistait en sons tels que ceux de la Nature. La plainte du vent dans les immenses forêts qui croissaient d'une façon extrêmement luxuriante dans ce climat hypertropical, le murmure du ruisseau, les

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hurlements de la tempête, car la Lémurie était battue par les tempêtes, le tonnerre des cataractes, les grondements du volcan étaient pour lui comme les voix des Dieux dont il se savait être le descendant.

Il ne savait rien de la naissance de son corps. Il ne pouvait le voir, mais il percevait la présence de ses semblables. C'était toutefois une perception intérieure, telle la manière dont nous percevons, en rêve, des personnes et des choses, mais avec cette différence très importante que sa perception de rêve était claire et logique.

Ainsi, il ne savait rien de son corps, en fait il ne savait même pas qu'il avait un corps, pas plus que nous savons que nous avons un estomac, tant que cet organe est en bonne santé. Nous nous rappelons seulement son existence quand, à la suite d'abus, il nous fait éprouver une douleur. Dans les conditions normales, nous sommes entièrement inconscients de son action. De la même manière, le corps du Lémurien le servait admirablement, bien qu'il ignora son existence. C'est au moyen de la douleur qu'il devint conscient de son corps et du monde extérieur.

Tout ce qui avait rapport à la perpétuation de la race et à la gestation s'accomplissait sous la direction des Anges, guidés eux-mêmes par Jéhovah, Régent de la Lune. L'acte de reproduction s'accomplissait à une époque déterminée de l'année, quand les lignes de force qui passent de planète en planète étaient concentrées aux angles convenables. Ainsi, la force créatrice ne rencontrait pas d'obstruction et la parturition se faisait sans douleur. L'homme était ignorant de sa naissance, parce que, à cette époque, il était aussi inconscient du monde physique qu'il l'est maintenant pendant son sommeil. C'est seulement pendant le contact intime des rapports sexuels que l'esprit devenait conscient de la chair et que l'homme "connaissait" sa femme. Cela est indiqué dans certains passages de la Bible, tels que "Adam connut Eve et elle mit au monde Seth"; "Elkanah connut Hannah et elle mit au monde Samuel"; et la question de Marie: "Comment pourrais-je concevoir, alors que je ne connais pas d'homme?". Ceci donne aussi la clef du symbole de "l'arbre de la

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Connaissance", dont le fruit ouvrit les yeux d'Adam et d'Eve, de telle sorte qu'ils vinrent à connaître le bien et le mal. Auparavant, ils n'avaient connu que le bien; mais quand ils commencèrent à exercer la fonction créatrice d'une manière indépendante, ils étaient ignorants des influences stellaires, comme le sont leurs descendants. Or, la soi-disant malédiction de Jéhovah n'était pas le moins du monde une malédiction, mais la simple déclaration du résultat, inévitable, d'un usage de la force créatrice qui néglige de faire entrer en ligne de compte l'influence des rayons stellaires sur l'enfantement.

Ainsi, l'usage inconsidéré de la force créatrice est, au premier chef, responsable de nos souffrances, de nos maladies et de nos afflictions.

Le Lémurien ne connaissait pas la mort, car, lorsque, au cours de longues périodes, son corps l'abandonnait, il entrait dans un autre corps, sans avoir conscience du changement. Sa conscience n'était pas centrée sur le monde physique; par suite, l'abandon d'un corps et son entrée dans un autre n'était pas pour lui un inconvénient plus grand que n'est pour l'arbre le dessèchement et la chute d'une feuille ou d'une ramille et son remplacement par une nouvelle.

Le langage du Lémurien était pour lui quelque chose de sacré. Ce n'était pas un langage mort comme le nôtre, un simple arrangement de sons bien ordonnés. Chaque son émis par lui avait un certain pouvoir sur ses semblables, sur les animaux et même sur la nature autour de lui. Aussi, sous la direction des Seigneurs de Vénus, qui étaient les Messagers des Dieux, les émissaires des Hiérarchies Créatrices, le pouvoir du langage était-il utilisé avec une grande vénération, comme quelque chose d'extrêmement sacré.

L'éducation des garçons était très différente de celle des filles. Les méthodes lémuriennes d'éducation paraissent choquantes à notre sensibilité plus raffinée; aussi, pour épargner les sentiments du lecteur, nous ne mentionnerons que les moins cruelles d'entre elles. Quelques rigoureuses qu'elles puissent nous paraître, il ne faut pas oublier que le corps du Lémurien était loin d'avoir des nerfs d'une sensibilité aussi grande que ceux du corps humain de nos jours; que, de plus, c'est seulement par les moyens les plus violents que la

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conscience, alors très obscure, pouvait être tant soit peu affectée. Dans la suite des temps, la conscience s'éveilla de plus en plus et les moyens extrêmes employés au début devinrent inutiles et furent abandonnés; mais à cette époque, ils étaient indispensables pour éveiller les forces dormantes de l'esprit à la perception du monde extérieur.

L'éducation des garçons avait pour but spécial de développer la qualité de Volonté. On les faisait lutter les uns contre les autres, et ces combats étaient d'une brutalité extrême. On les empalait sur des piquets, avec liberté absolue de se dégager, mais en exerçant leur volonté, ils devaient rester là en dépit de la douleur. Ils apprenaient à rendre leurs muscles rigides et à porter d'énormes fardeaux par l'exercice de leur volonté.

L'éducation des filles avait pour but de favoriser le développement de la faculté d'Imagination. Elles aussi étaient soumises à un traitement rude et sévère. On les exposait dans les grandes forêts pour laisser la voix du vent dans les branches leur parler et pour qu'elles entendent les éclats de la tempête et des inondations. Elles apprenaient ainsi à ne pas craindre ces convulsions de la nature et à ne plus percevoir que la grandeur des éléments en lutte. Les fréquentes éruptions volcaniques étaient très appréciées comme moyen d'éducation, parce qu'elle favorisaient particulièrement l'éveil de la faculté de mémoire.

De telles méthodes d'éducation seraient tout à fait déplacées aujourd'hui mais sur le Lémurien dépourvu de mémoire, elle n'exerçait pas d'action déprimante. Quelque douloureuses ou terrifiantes que soient les expériences qu'il endurait, il les oubliait toutes aussitôt après. Les rudes expériences mentionnées avaient pour but de développer la mémoire, de graver sur le cerveau ces chocs violents et constamment répétés qui venaient de l'extérieur, parce que la mémoire est nécessaire pour permettre aux expériences du passé de servir de guide à l'action.

L'éducation des filles développa les premiers symptômes de la mémoire, encore incertaine. Elles furent les premières à formuler l'idée du Bien et du Mal, à cause de leurs expériences qui influençaient surtout l'imagination. Les expériences les mieux faites pour laisser un souvenir étaient considérées comme quelque

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chose de "Bien"; celles qui ne produisaient pas ce résultat tant désiré étaient considérées comme quelque chose de "Mal".

Ainsi, la femme devint le pionnier de la civilisation, car elle fut la première à développer l'idée d'une "bonne vie" dont elle donna l'exemple apprécié chez les anciens et, sous ce rapport, elle s'est toujours noblement trouvée depuis lors à l'avant-garde. Naturellement, puisque tous les Egos renaissent alternativement dans les corps des deux sexes, il n'y a pas là de véritable prééminence. Le fait seulement que les esprits qui, pour le temps présent, se trouvent dans un corps dense du sexe féminin, ont un corps vital positif et sont, par suite, plus ouvert aux impressions spirituelles que lorsque le corps vital est négatif, comme chez l'individu du sexe masculin.

Comme nous l'avons vu, le Lémurien était magicien de naissance. Il se sentait être un descendant des Dieux, un être spirituel; par suite, sa ligne de progrès consistait en l'acquisition, non pas de connaissances spirituelles, mais de connaissances matérielles. Les Temples d'Initiation n'avaient pas besoin de révéler aux plus avancés des Lémuriens leur haute origine, de leur apprendre à accomplir de hauts faits de magie, de les instruire sur le moyen de fonctionner dans le Monde du Désir et les Royaumes Supérieurs. De telles instructions sont nécessaires aujourd'hui, parce que maintenant l'homme ordinaire n'a pas connaissance du monde spirituel et qu'il ne peut pas fonctionner dans les royaumes hyperphysiques. Le Lémurien possédait, à sa manière, cette connaissance et pouvait exercer ces facultés mais, d'un autre côté, il était ignorant des lois du Cosmos et de certains phénomènes du monde physique qui sont pour nous d'expérience courante. C'est pourquoi, dans les Ecoles d'Initiation, on lui apprenait les Arts, les lois de la Nature et certains faits relatifs à l'univers physique. On fortifiait sa volonté, on éveillait son imagination et sa mémoire, de telle sorte qu'il pouvait saisir la corrélation de ses expériences et inventer des moyens d'action quand ses expériences passées ne suffisaient pas pour lui indiquer la manière convenable de procéder. Aussi, les Temples

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d'Initiation des temps Lémuriens étaient-ils des Ecoles Supérieures pour la culture du pouvoir de la Volonté et de l'Imagination, avec, de plus, un "cours supérieur" dans les Arts et dans les Sciences.

Cependant, bien que le Lémurien ait été un magicien né, il ne faisait jamais mauvais usage de ses pouvoirs, parce qu'il se sentait l'allié des Dieux. Sous la direction des Messagers des Dieux, dont nous avons déjà parlé, ses forces étaient employées au modelage des formes dans le règne animal et dans le règne végétal. Le matérialiste aura sans doute du mal à comprendre comment l'homme pouvait accomplir un tel travail s'il était incapable de voir le monde qui l'entourait. Il est vrai que l'homme ne pouvait pas "voir", dans le sens que nous donnons à ce terme et de la manière dont il voit maintenant des objets avec ses yeux physiques, extérieurement, dans l'espace. Cependant, de même que les plus purs de nos enfants sont aujourd'hui clairvoyants, tant qu'ils demeurent dans un état d'innocence exempte de péché, de même les Lémuriens, qui étaient encore purs et innocents, possédaient une faculté de perception intérieure qui ne leur donnait qu'une idée vague de la forme extérieure d'un objet quelconque, mais qui illuminait d'autant plus brillamment sa nature intime, sa qualité d'âme au moyen d'une faculté de perception spirituelle née d'une innocente pureté.

Innocence, toutefois, n'est pas synonyme de vertu. L'innocence est la fille de l'ignorance et elle ne pourrait être maintenue dans un univers où le but de l'évolution est l'acquisition de la sagesse. Pour atteindre ce but, la connaissance du bien et du mal est nécessaire, ainsi que la liberté d'action.

Si, possédant la connaissance et la liberté d'action, l'homme se range du côté du bien et de la justice, il cultive la vertu et la sagesse. S'il succombe à la tentation et fait le mal en connaissance de cause, il nourrit en lui-même le vice.

Le plan de Dieu, cependant, ne sera pas mis en échec. Chacun de nos actes est un terrain propice pour l'opération de la Loi des Conséquences. Nous récoltons ce que nous avons semé. Les ronces des mauvaises actions portent des fleurs de chagrin et de douleur mais, quand leur semence tombe dans un coeur purifié,

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quand elles sont arrosées par les pleurs du repentir, les fleurs de la vertu ne tardent pas à s'épanouir. Quelle assurance bienheureuse que de chacune de nos mauvaises actions le bien résultera finalement, car dans le royaume de notre Père, le bien seul peut durer.

Par conséquent, la "Chute", avec la douleur et la souffrance qu'elle entraîne, n'est qu'une condition temporaire pendant laquelle nous ne voyons qu'obscurément, mais bientôt nous contemplerons de nouveau face à face, le Dieu qui est en nous et hors de nous et qui est toujours perçu par ceux dont le coeur est pur (I Corinthiens 13:12).

LA CHUTE DE L'HOMME

Cet événement est décrit, cabalistiquement, comme l'expérience d'un couple humain qui, bien entendu, représente l'humanité. La clef de ce symbole se trouve au verset dans lequel le Messager des Dieux dit à la femme: "Tu enfanteras dans la douleur" (Genèse 3:16), et on trouve également le fil conducteur dans la sentence de mort qui fut prononcée en même temps.

On observera qu'avant la Chute de l'homme sa conscience n'était pas centrée sur le monde physique. Il était inconscient de l'acte de reproduction, de la naissance et de la mort. Les Anges qui sont chargés du corps vital, et qui travaillaient sur ce corps, régularisaient la fonction génératrice. Ils assemblaient les deux sexes à certaines époques de l'année; ils utilisaient les forces solaires et lunaires alors qu'elles présentaient les conditions les plus favorables à la fécondation et l'union était consommée tout d'abord sans la connaissance de ceux qui y participaient. Mais, plus tard, elle produisit une impression physique temporaire. La période de gestation ne causait pas alors d'inconvénients et la parturition se faisait sans douleur, car la mère était plongée dans un profond sommeil. La naissance et la mort n'entraînaient aucune interruption de conscience et elles étaient, par conséquent, non existantes pour les Lémuriens.

Leur conscience était dirigée intérieurement. Ils percevaient les objets physiques d'une manière spirituelle, comme nous les percevons en rêve, où tout ce que nous voyons se trouve en nous-mêmes.

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Quand leurs "yeux furent ouverts" et que leur conscience fut dirigée vers l'extérieur sur les phénomènes du monde physique, les conditions furent changées. La reproduction était contrôlée, non plus par les Anges, mais par l'homme qui était ignorant de l'opération des forces solaires et lunaires. Il abusa aussi de la fonction sexuelle et s'en servit pour la satisfaction des sens, et le résultat fut que l'enfantement devint douloureux. Alors, sa conscience se concentra sur le monde physique, bien que tout ce qui l'entourait ne fût pas perçu par sa vision avec des contours très définis avant la dernière partie de l'Epoque Atlantéenne. Cependant, il en vint peu à peu à connaître la mort, à cause de l'interruption de conscience qui résultait de son passage dans les mondes supérieurs, quand la mort avait lieu, et de son retour dans le monde physique, au moment d'une nouvelle naissance.

"Les yeux de l'homme furent ouverts" de la manière suivante: nous nous rappelons que lorsque les sexes furent divisés, le sexe masculin devint l'expression de la Volonté, qui est une partie de la double force de l'âme; le sexe féminin exprima l'autre partie, l'Imagination. Si la femme n'était pas imaginative, elle ne pourrait pas construire de nouveau corps dans son sein et si le spermatozoïde n'était pas un véhicule de la volonté humaine concentrée, il ne pourrait pas accomplir la fécondation et commencer ainsi la germination qui a pour résultat la segmentation continue de l'ovule.

Ces forces jumelles, la Volonté et l'Imagination, sont toutes deux nécessaires pour la reproduction des corps. Toutefois, depuis la séparation des sexes, une de ces forces demeure avec chaque individu et seule la partie extériorisée est disponible pour la reproduction. De là vint la nécessité pour l'être unisexuel, qui n'exprime qu'un seul aspect de la force de l'âme, de s'unir à un autre être qui exprime la force complémentaire. Ceci a déjà été expliqué, et aussi le fait que la partie de la force de l'âme qui n'est pas utilisée pour la reproduction devient disponible pour la croissance intérieure. Tant que l'homme extériorisait complètement la double force sexuelle pour l'acte de génération, il ne pouvait rien accomplir, pour lui-même, dans la direction de la

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croissance de l'âme. Mais, depuis lors, la partie qui n'a pas été utilisée par l'intermédiaire des organes sexuels, a été appliquée par l'esprit intérieur à la construction du cerveau et du larynx pour sa propre expression.

Ainsi, l'homme continua à construire son corps pendant toute la dernière partie de l'Epoque Lémurienne et les deux premiers tiers de l'Epoque Atlantéenne, jusqu'à ce que, par l'usage mentionné plus haut de la moitié de sa force sexuelle, il devint un être tout à fait conscient, pensant et capable de raisonner.

Chez l'homme, le cerveau est le trait d'union entre l'esprit et le monde extérieur. Il ne peut rien apprendre du monde physique qui ne lui soit transmis par l'intermédiaire du cerveau. Les organes des sens ne font que transmettre au cerveau les impressions venues de l'extérieur et le cerveau est l'instrument qui interprète et coordonne ces impressions. Les Anges appartenaient à une évolution différente de la nôtre, et ils n'avaient jamais été emprisonnés dans un véhicule dense et d'une lenteur gênante tel que le nôtre. Ils avaient appris à acquérir des connaissances sans l'aide d'un cerveau physique. Leur véhicule inférieur est le corps vital. La sagesse leur vint comme un don, sans la nécessité de la découvrir péniblement au moyen d'un cerveau physique.

L'homme, toutefois, devait passer par la "chute" dans la génération et travailler pour acquérir ses connaissances. L'esprit, au moyen d'une partie de la force sexuelle dirigée intérieurement, construisit le cerveau pour amasser des connaissances sur le monde physique, et cette même force nourrit et édifie aujourd'hui cet organe. Elle est détournée de son cours normal, car elle aurait dû être extériorisée pour la procréation, mais l'homme la conserve dans un but égoïste. Il n'en est pas de même pour les Anges. Ils n'avaient pas eu à subir la division de leur pouvoir de l'âme; aussi pouvaient-ils extérioriser leur double force sans restriction égoïste.

La force qui s'extériorise dans le but de créer un autre être est l'Amour. Les Anges ont donné tout leur amour, sans égoïsme ou désir et en retour la Sagesse Cosmique afflue en eux.

L'homme extériorise seulement une partie de son amour; il garde égoïstement le reste et l'utilise pour la construction de ses organes intérieurs d'expression et pour se perfectionner; de cette manière, son amour devient égoïste et sensuel. Avec une partie de son pouvoir de l'âme créateur, il aime égoïstement un autre

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être, parce qu'il désire un partenaire pour procréer. Avec l'autre partie de son pouvoir de l'âme créateur, il pense (aussi pour des raisons égoïstes) parce qu'il aspire au savoir.

Les Anges aiment sans désir, mais l'homme devait faire l'expérience du sentiment d'égoïsme. Il doit désirer la sagesse et travailler d'une manière égoïste pour l'obtenir, afin qu'il puisse arriver au pur désintéressement, au cours d'une phase supérieure de son développement.

Les Anges l'aidèrent à se reproduire, même après qu'il eut détourné une partie de sa force de l'âme. Ils l'aidèrent à construire le cerveau physique, mais ils n'avaient pas de connaissances qui puissent être transmises par son intermédiaire parce qu'ils ne savaient pas se servir d'un tel instrument et qu'ils ne pouvaient pas parler directement à un être doué d'un cerveau. Tout ce qu'ils pouvaient faire était de contrôler la manifestation physique de l'amour de l'homme et la guider à travers les émotions d'une manière affectueuse et innocente, en lui épargnant ainsi la douleur et les inconvénients qui résultent d'un emploi de la fonction sexuelle qui n'est pas guidé par la sagesse.

Si ce régime avait duré, l'homme serait resté un simple automate guidé par Dieu et ne serait jamais devenu une personnalité, un individu. S'il l'est devenu, il le doit à cette classe d'entités très décriée qu'on appelle les Esprits Lucifer.

LES ESPRITS LUCIFER

Ces esprits étaient une classe de retardataires appartenant à la vague de vie des Anges. Pendant la Période de la Lune, ils s'élevèrent à une condition de développement bien supérieure à celle de la grande majorité des êtres les plus avancés de notre humanité actuelle. Ils n'avaient pas progressé, cependant, au même point que les Anges qui étaient les pionniers de l'humanité de la Période de la Lune, mais ils étaient tellement en avance sur notre humanité actuelle, qu'il leur était impossible de prendre, comme nous l'avons fait, un corps dense; et malgré cela, ils ne pouvaient pas acquérir de connaissances sans l'usage d'un organe intérieur,

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d'un cerveau physique. Ils se trouvaient à un degré intermédiaire entre l'homme, qui a un cerveau, et les Anges, qui n'en ont aucun besoin; en un mot, ils étaient des demi-dieux.

Ils se trouvaient donc dans une situation difficile. Le seul moyen qui pouvait leur permettre de s'exprimer personnellement et d'acquérir des connaissances, était l'utilisation du cerveau physique de l'homme, car ils pouvaient, au contraire des Anges, se faire comprendre d'un être physique doué d'un cerveau.

Comme nous l'avons dit, dans la dernière partie de l'Epoque Lémurienne, l'homme ne voyait pas le monde physique comme nous le voyons maintenant. Pour lui, le Monde du Désir était beaucoup plus réel. Il avait la conscience de rêve de la Période de la Lune, une conscience de vision intérieure; il était inconscient du monde en dehors de lui. Les Esprits Lucifer n'eurent pas de peine à se manifester à sa conscience intérieure et à appeler son attention sur sa forme extérieure que, jusqu'alors, il n'avait pas perçue. Ils lui dirent comment il pouvait cesser d'être uniquement le servant de pouvoirs extérieurs et devenir son propre maître et, comme les Dieux, "connaître le bien et le mal". Ils lui expliquèrent aussi qu'il avait en lui la capacité créative nécessaire pour former de nouveaux corps sans l'intermédiaire des Anges. Tous ces enseignements lui furent donnés dans le seul but de tourner sa conscience vers le monde extérieur, pour acquérir des connaissances.

Les Lucifers agirent ainsi en vue de leur profit personnel, afin d'acquérir des connaissances en même temps que l'homme. Ils lui apportèrent la douleur et la souffrance, jusqu'alors inconnues, mais aussi le bienfait inestimable de son émancipation de toute influence et tutelle extérieures et, de cette manière, lui firent faire les premiers pas dans l'évolution de ses propres pouvoirs spirituels, une évolution qui lui permettra en définitive de s'armer d'une sagesse semblable à celle des Anges et des autres Etres qui furent ses guides avant qu'il ne commence à exercer son libre arbitre.

Avant d'être instruit par les Esprits Lucifer, l'homme n'avait connu ni la maladie, ni la douleur, ni la mort, qui furent le résultat de l'usage inconsidéré de la faculté de reproduction et de son abus pour la satisfaction

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des sens. Les animaux, à l'état sauvage, sont exempts de maladie et de douleur, parce que leur reproduction s'accomplit par les soins et sous la direction d'un sage esprit-groupe, aux seules époques de l'année qui sont propices à cette fonction. La fonction sexuelle a pour seul objet la perpétuation de la race et, en aucune façon, la satisfaction de désirs sensuels.

Si l'homme était resté un automate guidé par Dieu, il n'aurait jamais connu la maladie, la souffrance et la mort; mais il aurait aussi été privé de la conscience offerte par le cerveau et de l'indépendance qui résulta pour lui des instructions données par les Esprits Lucifer, les "dispensateurs de lumière". Ils ouvrirent les portes de son entendement et lui apprirent à utiliser sa vision alors confuse pour obtenir la connaissance du Monde Physique qu'il était destiné à conquérir.

Depuis cette époque, deux forces sont actives dans l'homme. L'une est celle des Anges qui construisent de nouveaux êtres dans le sein de la mère au moyen de l'Amour dirigé vers le bas pour la procréation; ce sont donc eux qui perpétuent la race.

L'autre force est celle des Lucifers qui sont les instigateurs de toute activité mentale par l'intermédiaire de l'autre partie de la force sexuelle dirigée vers la tête pour le travail du cerveau.

On appelle également les Lucifers "serpents" et on les représente de diverses manières dans les différentes mythologies. Nous parlerons d'eux plus longuement quand nous en viendrons à l'analyse de la Genèse. Nous en avons dit assez maintenant pour nous permettre de poursuivre la ligne d'investigation principale qui nous amène à suivre encore plus loin le progrès de l'évolution de l'homme, jusqu'au temps présent, en passant par les Epoques Atlantéenne et Aryenne.

Ce que nous avons dit des instructions données aux Lémuriens s'applique seulement à une faible portion de ceux qui vivaient dans la dernière partie de cette Epoque et qui devinrent les Ancêtres des Sept Races

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Atlantéennes. La plupart des Lémuriens étaient analogues aux animaux, et les formes qu'ils habitaient ont dégénéré et sont utilisées par les primitifs et les anthropoïdes de notre époque.

L'étudiant est prié de noter avec soin que ce sont les Formes qui dégénèrent. Il est très important de faire une distinction entre les corps (ou formes) d'une race et les Egos (ou la vie) qui renaissent dans les corps de cette race.

Quand une race naît, les formes sont animées par un certain groupe d'esprits et elles ont le pouvoir d'évoluer jusqu'à un certain degré d'achèvement, mais pas plus loin. Il ne peut y avoir d'arrêt complet dans la nature; par conséquent, lorsque la limite de développement a été atteinte, les corps ou les formes de cette race commencent à dégénérer et à se dégrader de plus en plus, jusqu'à ce que, finalement, la race s'éteigne.

Il n'est pas nécessaire d'aller bien loin pour en trouver la raison. Les nouveaux corps d'une certaine race sont particulièrement flexibles et plastiques, et ils offrent une grande latitude aux Egos qui renaissent pour perfectionner ces véhicules et progresser eux-mêmes par ce moyen. Les Egos les plus avancés naissent dans de tels corps et ils les perfectionnent au mieux de leur capacité. Cependant, ces Egos ne sont encore que des apprentis et sont la cause de la cristallisation et du durcissement graduels des corps, jusqu'à ce que la limite du perfectionnement de cette sorte particulière de corps ait été atteinte. Alors, les formes d'une nouvelle race sont créées pour donner aux Egos qui progressent une liberté plus grande en vue d'expériences plus variées et d'un plus grand développement. Ils abandonnent les corps de l'ancienne race pour les nouveaux, et ces corps abandonnés deviennent la demeure d'êtres moins avancés qui, à leur tour, s'en servent comme d'un moyen d'avancement dans la voie du progrès. Ainsi, les vieux corps de la race sont utilisés par des Egos d'une infériorité toujours croissante et dégénèrent graduellement jusqu'à ce que, finalement, il n'y ait plus d'Egos assez peu avancés pour tirer profit d'une incarnation dans de tels corps. Les femmes deviennent alors stériles et les formes de la race meurent.

Nous pouvons aisément retracer cette manière de procéder au moyen de quelques exemples. La race

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Teutonique-Anglo-Saxonne (particulièrement la branche américaine de cette race), possède un corps plus délicat et plus flexible et un système nerveux plus développé qu'aucune autre race maintenant existante. L'Indien et le Noir ont des corps beaucoup plus durs que les autres races et l'infériorité de leur système nerveux les rend beaucoup moins sensibles aux blessures. Un Indien continuera à se battre après avoir reçu des blessures dont le choc mettrait hors de combat ou tuerait un homme blanc, mais dont l'Indien guérira promptement. Les aborigènes d'Australie, ou Boschimans, offrent l'exemple d'une race qui s'éteint pour cause de stérilité, en dépit de tout ce que fait le gouvernement anglais pour la perpétuer.

Des hommes de la race blanche ont dit, en parlant de leur propre race, que, partout où elles s'installe, les autres races s'éteignent. Les blancs se sont rendus coupables, en opprimant cruellement ces autres races, car ils ont souvent massacré des multitudes d'indigènes confiants et sans défense, comme le montre la conduite des Espagnols envers les anciens Péruviens et les Mexicains, pour ne citer qu'un exemple entre beaucoup d'autres. Les obligations qu'entraînent une telle perfidie, un tel abus d'intelligence et de pouvoirs supérieurs devront être payées intégralement par ceux qui les ont contractées. Il est toutefois également vrai que même si les blancs n'avaient pas massacré, réduit à la famine et à l'esclavage, expatrié et maltraité de diverses manières ces races plus anciennes, ces dernières se seraient néanmoins éteintes à coup sûr, quoique plus lentement, parce que telle est la loi de l'Evolution, l'Ordre de la Nature. Dans les temps à venir, les corps de la race blanche, lorsqu'ils auront été habités par les Egos qui sont maintenant incarnés dans des corps de couleur rouge, noire, jaune ou brune, auront dégénéré à un tel point qu'eux aussi disparaîtront pour faire place à de meilleurs véhicules.

La science parle seulement d'évolution. Elle oublie de prendre en considération les lignes de Dégénérescence: elles détruisent lentement, mais sûrement, les corps qui se sont cristallisés au-delà de toute possibilité d'amélioration.

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ÉPOQUE ATLANTÉENNE

Des cataclysmes volcaniques détruisirent la plus grande partie du continent Lémurien et, pour le remplacer, parut le continent Atlantéen, là où se trouve maintenant l'Océan Atlantique.

Des hommes de science, poussés par l'histoire de Platon à entreprendre des recherches sur l'Atlantide, ont démontré que la tradition de l'existence d'un tel continent repose sur des bases sérieuses. Les occultistes scientifiques, de leur côté, savent qu'il exista et voici la description qu'ils en donnent:

L'ancienne Atlantide différait de notre monde actuel sur plus d'un point, mais la différence la plus grande était dans la constitution de l'atmosphère et de l'eau de cette Epoque.

Du sud de la planète venait le souffle chaud et brûlant des nombreux volcans qui étaient encore en pleine activité. Du nord, venait le souffle glacé des régions polaires. Le continent de l'Atlantide était le lieu de rencontre de ces deux courants et, par conséquent, son atmosphère était toujours saturée d'un brouillard épais et sombre. L'eau n'était pas aussi dense qu'elle l'est maintenant, mais contenait une plus grande proportion d'air. L'épaisse et brumeuse atmosphère Atlantéenne contenait aussi beaucoup d'eau en suspension.

Le Soleil ne brillait jamais clairement à travers cette atmosphère. Il paraissait entouré d'un halo de brume lumineuse, comme le sont les réverbères vus à travers un épais brouillard. On ne pouvait alors voir à plus de quelques mètres dans chaque direction et les contours de tous les objets qui n'étaient pas tout à fait rapprochés paraissaient vagues, confus et incertains. L'homme était guidé plutôt par sa vision intérieure que par sa perception visuelle.

Ce n'est pas seulement le pays, mais aussi l'homme de cette époque qui différait beaucoup de tout ce qui existe sur la Terre à l'époque actuelle. Il avait une tête, mais presque pas de front; son cerveau n'avait pas de développement frontal; la tête formait un angle presque immédiatement en arrière d'un point se trouvant juste au-dessus des yeux. Comparé à l'homme moderne, c'était un géant; en proportion du corps, ses bras et

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ses jambes étaient beaucoup plus longs que les nôtres. Au lieu de marcher, il se déplaçait par une série de sauts assez analogues à ceux du kangourou. Il avait de petits yeux clignotants et ses cheveux avaient une section ronde. Cette dernière particularité, à défaut d'une autre, distingue les descendants des Races Atlantéennes qui demeurent encore avec nous. Les cheveux de l'Atlantéen étaient droits, lustrés, noirs et avaient une section ronde. Ceux de l'Aryen, bien qu'ils varient de couleur, ont toujours une section ovale. Les oreilles de l'Atlantéen étaient situées beaucoup plus en arrière que celles de l'Aryen.

Les véhicules supérieurs des premiers Atlantéens n'étaient pas, comme les nôtres, situés dans une position concentrique par rapport au corps dense. L'esprit n'était pas tout à fait un esprit intérieur; il se trouvait partiellement en dehors et, par conséquent, il ne pouvait pas contrôler ses véhicules avec une aussi grande facilité que s'il les avait complètement habités. La tête du corps vital se trouvait en dehors et très au-dessus de la tête physique. Il y a un point entre les sourcils, à environ un centimètre et demi en dessous de la surface de la peau, qui correspond à un autre point du corps vital. Ce point n'est pas le corps pituitaire, qui est situé beaucoup plus près du centre de la tête physique. On pourrait appeler ce point "la racine du nez". Quand ces deux points du corps vital et du corps dense viennent à correspondre, comme ils le font aujourd'hui chez l'homme, le clairvoyant expérimenté les observe comme une tache noire ou plutôt comme un espace vide, tel le centre invisible d'une flamme de gaz. C'est là le siège de l'esprit intérieur dans l'homme, le Saint des Saints dans le temple du corps humain, fermé pour tous, excepté pour l'Ego humain intérieur dont il est la demeure. Le clairvoyant expérimenté peut voir avec une netteté plus ou moins grande suivant ses capacités et son degré d'expérience, tous les divers corps qui forment l'aura de l'homme. Seul ce point est caché à sa vue. C'est là "l'Isis" dont personne ne peut soulever le voile. L'être même le plus hautement évolué qui soit sur Terre n'est pas capable de dévoiler l'Ego de la créature la plus humble et la moins développée. Ce point, et ce point seul sur la Terre, est si sacré qu'il est absolument à l'abri de toute intrusion.

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Ces deux points dont nous venons de parler, celui du corps dense et sa contre-partie dans le corps vital, étaient très éloignés l'un de l'autre chez les hommes des premiers temps de l'Atlantide, comme ils le sont aujourd'hui chez les animaux. La tête du corps vital du cheval est très en dehors de la tête de son corps dense. Les deux points sont plus rapprochés chez le chien que chez tout autre animal, à l'exception peut-être de l'éléphant. Quand ils viennent à correspondre, il en résulte un animal prodige, capable de compter, d'épeler, etc.

En raison de la distance entre ces deux points, le pouvoir de perception de l'Atlantéen, ou sa vision, était beaucoup plus pénétrant dans les Mondes Intérieurs que dans le Monde Physique obscurci par son atmosphère d'épais et lourd brouillard. Cependant, au cours des âges, l'atmosphère s'éclaircit lentement; en même temps, le point mentionné du corps vital se rapprocha de plus en plus du point correspondant du corps dense. Au fur et à mesure de leur rapprochement, l'homme perdit graduellement contact avec les Mondes Intérieurs qui devinrent de plus en plus indistincts, en même temps que le Monde Physique accusait des contours mieux définis. Finalement, dans le dernier tiers de l'Epoque Atlantéenne, le point du corps vital s'unit au point correspondant du corps dense. C'est seulement alors que l'homme devint complètement éveillé dans le Monde Physique; mais, en même temps qu'il obtenait la vue et la perception complète dans ce Monde, la faculté de percevoir les Mondes Intérieurs était graduellement perdue par la majorité de ses semblables.

A une époque plus reculée, l'Atlantéen ne percevait pas clairement le contour d'un objet ou d'une personne, mais il voyait l'âme, connaissait aussitôt ses attributs, et sentait s'ils lui étaient propices ou défavorables. Il savait si l'homme ou l'animal qu'il regardait était bien ou mal disposé envers lui. Il apprenait correctement, par perception spirituelle, la manière d'agir avec ses semblables et de se soustraire à ce qui pouvait lui nuire. Aussi, sa douleur fut-elle grande quand le Monde Spirituel disparut graduellement de sa conscience.

Les Rmoahals formèrent la première Race Atlantéenne. Ils n'avaient que peu de mémoire et ce peu se rapportait surtout aux sensations. Ils se rappelaient les couleurs et les sons, et de cette manière, ils

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développèrent tant soit peu leurs sentiments. Le Lémurien avait été absolument privé de sentiments dans le sens élevé du mot. Il avait le sens du toucher et pouvait percevoir les sensations physiques de douleur, d'aise et de bien-être, mais pas les sensations mentales et spirituelles de joie, de peine, de sympathie et d'antipathie.

En même temps que la mémoire, vinrent aux Atlantéens les rudiments d'un langage. Ils inventèrent des mots et ne se servirent plus de simples sons, comme l'avaient fait les Lémuriens. Les Rmoahals commencèrent à donner des noms aux choses. Ils étaient encore une race spirituelle et leurs pouvoirs de l'âme étaient analogues aux forces de la nature; ils ne donnaient pas seulement un nom aux objets qui les entouraient, mais dans leurs mots résidait un pouvoir sur les choses qu'ils nommaient. Comme les derniers Lémuriens, leurs sentiments en tant qu'esprits les inspiraient, et ils ne se nuisaient jamais les uns aux autres. Pour eux, le langage était quelque chose de sacré, il représentait la manifestation directe et la plus haute de l'esprit. Ils n'abusaient jamais de ce pouvoir en s'en servant pour bavarder ou tenir des propos insignifiants. L'usage d'un langage défini permit à l'âme de cette race d'entrer pour la première fois en contact avec l'âme des choses dans le monde extérieur.

Les Tlavatlis furent la seconde race Atlantéenne. Ils commencèrent à être conscients de leur propre valeur en tant qu'êtres humains distincts. Ils devinrent ambitieux et demandèrent que leurs travaux soient rappelés au souvenir des hommes. La mémoire devint un facteur important dans la vie de la communauté. Les souvenirs des actions d'éclat accomplies par certains individus décidaient un groupe d'hommes à choisir pour chef quelqu'un qui avait accompli de grands exploits. Ce fut l'origine de la royauté.

Ce souvenir des exploits méritoires des grands hommes fut conservé même après l'époque à laquelle de tels chefs moururent. L'humanité commença à honorer la mémoire des ancêtres et à les adorer, ainsi que d'autres

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hommes qui avaient fait preuve de grands mérites. Ce fut le commencement d'une sorte de culte qui est encore pratiqué aujourd'hui par certains Asiatiques.

Les Toltecs furent la troisième race Atlantéenne. Ils poussèrent encore plus loin les idées de leurs prédécesseurs et inaugurèrent la Monarchie et la Succession Héréditaires. Il furent les premiers à suivre la coutume d'honorer certains hommes pour les exploits de leurs ancêtres, mais il y avait alors une excellente raison à cela. A cause de l'éducation particulière de ce temps, le père avait le pouvoir de communiquer à son fils ses propres qualités, d'une manière que l'humanité actuelle est incapable d'imiter.

L'éducation consistait à évoquer dans l'âme de l'enfant des images des différentes phases de la vie. La conscience des premiers Atlantéens était encore principalement une conscience intérieure d'images. Le pouvoir qu'avait l'éducateur d'évoquer ces images dans l'âme de l'enfant était le facteur déterminant des qualités d'âme que posséderait l'homme adulte. C'est à l'instinct et non pas à la raison qu'on faisait appel; c'est l'instinct qu'on essayait d'éveiller et, par ces méthodes d'éducation, le fils, dans la grande majorité des cas, absorbait facilement les qualités du père. Il est ainsi évident qu'il y avait alors une bonne raison d'honorer les descendants des grands hommes, parce que le fils héritait toujours des bonnes qualités du père. Malheureusement, tel n'est pas le cas de nos jours, bien que nous suivions la même coutume qui consiste à honorer les fils des grands hommes, tout en n'ayant absolument aucune raison de le faire.

Chez les Toltecs, l'expérience fut de plus en plus estimée. L'homme qui avait acquis l'expérience la plus variée était le plus honoré et le plus recherché. La mémoire était alors si développée et si fidèle que notre mémoire actuelle n'est rien en comparaison. En cas d'urgence, un Toltec d'une grande expérience pratique était très probablement à même de se rappeler des cas semblables dans sa vie passée et de suggérer quelle ligne d'action il fallait suivre. Il devenait ainsi un conseiller de valeur pour la communauté quand une situation se présentait que personne d'autre n'avait encore rencontrée auparavant et quand personne n'était

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capable d'imaginer ou de raisonner par analogie une manière rapide de résoudre la difficulté. Quand un tel individu n'était pas disponible, il fallait expérimenter pour trouver le meilleur mode d'opérer.

Dans le second tiers de l'Epoque Atlantéenne, nous trouvons les premiers exemples de nations distinctes. Des groupes d'hommes qui découvraient entre eux des goûts et des habitudes analogues, quittaient leurs anciens logis et fondaient une nouvelle colonie. Ils se rappelaient leurs vieilles coutumes et les suivaient dans leurs nouvelles demeures autant qu'elles étaient utilisables et en formaient d'autres pour satisfaire leurs idées et leurs besoins propres.

Les Guides de l'humanité établirent à cette époque de grands rois pour gouverner les peuples en leur donnant un pouvoir étendu. Les masses honoraient ces rois avec toute la vénération due à ceux qui étaient vraiment rois "par la grâce de Dieu". Cette condition fortunée portait cependant en elle le germe de la désagrégation, car peu à peu les rois s'enivrèrent de leur pouvoir. Ils oublièrent qu'il avait été placé dans leurs mains par la grâce de Dieu, comme un dépôt sacré; qu'ils avaient été élevés au rang royal dans le but de traiter leurs sujets avec justice et de les aider. Ils commencèrent à mésuser de leur pouvoir, à des fins égoïstes et pour leur profit personnel, au lieu de viser au bien commun, et s'arrogèrent des privilèges et une autorité qui ne leur avaient jamais été réservés. L'ambition et l'égoïsme seuls les guidèrent et ils abusèrent de la supériorité de leurs pouvoirs d'origine divine, dans le but d'opprimer et d'user de représailles. Cela était vrai, non seulement des rois, mais aussi des nobles et des classes supérieures; et quand on considère le pouvoir qu'ils avaient sur les hommes des classes moins développées, il est facile de comprendre que ces abus devaient amener des résultats déplorables.

Les Touraniens originaux furent la quatrième race Atlantéenne. Leur égoïsme était particulièrement abject. Ils élevèrent des temples où les rois furent adorés ainsi que des dieux et ils opprimèrent d'une façon extrême les classes inférieures sans défense. Une magie noire des plus répugnantes était florissante et tous les efforts de ce peuple étaient mis au service de la satisfaction de leur vanité et du faste extérieur.

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Les Sémites originaux étaient la cinquième et la plus importante des sept races Atlantéennes, car c'est en eux que nous trouvons pour la première fois le germe de la qualité corrective de la pensée. C'est pourquoi la Race Sémitique Originale devint la "Race mère" des sept Races de l'Epoque Aryenne actuelle.

Pendant l'Epoque Polaire, l'homme acquit le corps dense comme instrument d'action. Dans l'Epoque Hyperboréenne, le corps vital fut ajouté pour donner la faculté de mouvement nécessaire à l'action. Dans l'Epoque Lémurienne, le corps du désir fournit le mobile de l'action.

L'intellect fut donné à l'homme pendant l'Epoque Atlantéenne pour donner un objet à l'action; mais comme l'Ego était extrêmement faible et que les désirs naturels étaient puissants, l'intellect naissant s'allia au corps du désir; la ruse en fut la conséquence et fut elle-même la cause de toute la perversité du deuxième tiers de l'Epoque Atlantéenne.

Pendant l'Epoque Aryenne, la Pensée et la Raison devaient être développées par le travail de l'Ego dans l'intellect, en vue de guider le désir dans une voie menant à l'acquisition de la perfection spirituelle qui est le but de l'Evolution. Cette faculté de la Pensée et celle de former des Idées furent acquises par l'homme au prix de la perte de son contrôle sur les forces vitales, c'est-à-dire de son pouvoir sur la Nature.

Avec la Pensée et l'Intellect, il ne peut à présent exercer son pouvoir que sur la matière chimique et les minéraux, car son intellect est maintenant dans la première phase, ou phase minérale de son évolution, comme l'était son corps dense pendant la Période de Saturne. Il ne peut pas exercer de pouvoir sur la vie animale ou végétale. Il utilise le bois et diverses substances végétales, et aussi différentes parties des animaux pour ses industries. Ces substances sont toutes, en définitive, de la matière chimique saturée de la vie minérale et qui, comme nous l'avons expliqué précédemment, sert à composer les corps de tous les règnes. L'homme, dans son état actuel, peut contrôler toutes ces variétés de combinaisons chimiques minérales, mais ce contrôle ne sera pas étendu, de manière qu'il puisse travailler avec la vie, avant la Période

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de Jupiter. Dans cette Période, il aura toutefois le pouvoir de travailler avec la vie végétale, comme le font maintenant les Anges pendant la Période de la Terre.

Les hommes de science matérialistes se sont évertués depuis de nombreuses années à "créer" la vie, mais ils ne réussiront pas tant qu'ils n'auront pas appris à s'approcher de la table de laboratoire avec le plus profond respect, comme s'ils venaient auprès de l'autel d'un temple, avec un coeur et des mains purs, exempts de cupidité et d'ambition égoïste.

Telle est la sage décision des Frères Aînés qui gardent ce secret, ainsi que tous les profonds secrets de la Nature, jusqu'à ce que l'homme soit prêt à s'en servir pour le progrès de la race, pour la gloire de Dieu et non pas pour son profit personnel.

Cependant, ce fut justement cette perte de pouvoir sur les forces vitales éprouvées par les Atlantéens, qui permit à l'homme de poursuivre son évolution. Après cela, quelque grand que devint son égoïsme, il ne pouvait plus devenir un instrument de destruction pour lui-même et pour la Nature, comme cela aurait été le cas si l'égoïsme croissant avait été uni au vaste pouvoir que possédait l'homme dans son état précédent d'innocence. La pensée qui travaille seulement dans l'homme est impuissante à commander la Nature et ne peut jamais mettre l'humanité en danger, comme cela serait possible si les forces de la Nature étaient soumises à son contrôle.

Les Sémites Originels réprimèrent jusqu'à un certain point leurs désirs par l'usage de l'intellect et, à la place du désir pur et simple, la ruse et l'astuce parurent, au moyen desquelles ils cherchèrent à atteindre leurs fins égoïstes. Bien qu'ils aient été un peuple très turbulent, ils apprirent dans une grande mesure à dompter leurs passions et à accomplir leurs desseins par l'usage de la ruse qu'ils trouvaient plus subtile et plus puissante que la simple force brutale. Ils furent les premiers à découvrir que le "cerveau" est supérieur aux "muscles".

Pendant l'existence de cette Race, l'atmosphère de l'Atlantide commença à s'éclaircir d'une façon définitive

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et le point du corps vital mentionnés précédemment vint à correspondre avec le point similaire du corps dense. Cette coïncidence donna à l'homme la faculté de voir clairement les choses avec des contours nets et bien définis; mais elle eut aussi pour résultat la perte de la faculté de percevoir les Mondes Intérieurs.

Ainsi, nous voyons que, et il est peut-être bon de l'énoncer définitivement comme une loi: "Tout progrès accompli n'est jamais obtenu sans la perte d'une faculté précédemment possédée et recouvrée plus tard sous une forme supérieure."

L'homme construisit son cerveau aux dépens de la perte momentanée de sa faculté de produire à lui seul des descendants. Pour obtenir l'instrument qui devait servir de guide à son corps dense, il devint sujet à toutes les difficultés, au chagrin et à la douleur qu'entraîne la coopération nécessaire pour perpétuer la race; il obtint le pouvoir de raisonner au prix de la perte temporaire de sa faculté de perception spirituelle.

Alors que la raison fut, à divers titres, un bienfait pour lui, elle ferma à sa vue l'âme des choses qui lui parlait naguère, et l'acquisition de l'intellect qui est maintenant le bien le plus précieux de l'homme, fut tout d'abord envisagée avec regret par l'Atlantéen qui déplorait la perte de la vue et du pouvoir spirituels marquant cette acquisition.

L'échange de pouvoirs spirituels pour des facultés physiques était cependant nécessaire pour permettre à l'homme de fonctionner indépendamment de toute direction extérieure dans le Monde Physique qu'il doit conquérir. Dans l'avenir, il recouvrera ses pouvoirs supérieurs quand, par les expériences subies pendant son séjour dans le Monde Physique plus dense, il aura appris à les utiliser d'une façon convenable. Quand il les possédait, il n'avait pas connaissance de leur usage propre et ils étaient trop précieux et trop dangereux pour lui servir de jouet.

Sous la direction d'un grand Etre, la Race Sémitique Originale fut conduite vers l'Est, hors du continent de l'Atlantide, en passant par l'Europe, jusqu'aux grandes solitudes de l'Asie Centrale, connues maintenant

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sous le nom de Désert de Gobi. Là, ce grand Etre prépara la race pour qu'elle devint le germe des sept races de l'Epoque Aryenne et lui communiqua potentiellement les qualités que leurs descendants devaient développer.

Pendant tous les âges précédents - dès le début de la Période de Saturne, en passant par les Périodes du Soleil et de la Lune et pendant les trois Révolutions et demie de la Période de la Terre (les Epoques Polaire, Hyperboréenne, Lémurienne et la première partie de l'Epoque Atlantéenne) - l'homme avait été conduit et guidé par des Etres supérieurs, sans qu'il ait eu la moindre liberté d'action. Il était alors incapable de se guider lui-même, car il n'avait pas encore développé un intellect qui lui soit propre; mais le moment était enfin venu où il était nécessaire pour son développement ultérieur qu'il commença à se guider lui-même. Il devait apprendre à devenir indépendant et à prendre la responsabilité de ses propres actes. Jusqu'ici, il avait été obligé d'obéir aux ordres de son souverain; maintenant, il lui fallait détourner sa pensée des Chefs visibles, les Seigneurs de Vénus, qu'il adorait comme Messagers des Dieux, pour la concentrer sur l'idée du vrai Dieu, Créateur invisible de notre Système Solaire. L'homme devait apprendre à adorer et à respecter les commandements d'un Dieu qu'il ne pouvait voir.

En conséquence, le Chef réunit son peuple et lui adressa un discours émouvant qui pourrait être résumé ainsi:

"Jusqu'à présent, vous avez pu voir les Etres qui vous ont guidés, mais il y a des Chefs de divers degrés de splendeur, Qui leur sont supérieurs Que vous n'avez jamais vus et Qui guidèrent chacun de vos pas chancelants dans l'évolution de la conscience.

Très au-dessus de ces Etres Glorieux se trouve le Dieu invisible Qui a créé le Ciel et la Terre sur laquelle vous habitez. Sa volonté est de vous accorder la souveraineté sur tout ce pays, afin que vous y croissiez et que vous vous y multipliez.

Ce Dieu invisible est le seul que vous deviez adorer, mais vous devez l'adorer en Esprit et en Vérité et il ne vous est pas permis de faire de Lui aucune image taillée, ni de vous servir d'aucune similitude pour le

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représenter, car Il est partout présent et est au-dessus de toute comparaison ou similitude.

Si vous suivez ces préceptes, Il vous accordera abondamment tout ce qui est désirable. Si vous abandonnez Ses commandements, vous aurez à souffrir. Le choix vous appartient. Vous êtes libres; mais vous devez supporter les conséquences de vos propres actions."

L'éducation de l'homme passe par quatre grandes étapes. Premièrement, il est influencé du dehors inconsciemment. Puis il est placé sous la Souveraineté de Messagers et de Rois Divins qu'il peut voir et aux ordres desquels il doit obéir. Plus tard, on lui apprend à révérer les commandements d'un Dieu invisible. Finalement, il apprend à s'élever au-dessus des commandements, à devenir sa propre loi et, en se conquérant lui-même de son propre gré, à vivre en harmonie avec l'Ordre de la Nature qui est la Loi de Dieu.

Les degrés par lesquels l'homme s'élève jusqu'à Dieu sont également au nombre de quatre.

Premièrement, poussé par la crainte, il adore le Dieu qu'il commence à percevoir et lui offre des sacrifices propitiatoires comme le font les adorateurs de fétiches.

Après cela, il apprend à regarder Dieu comme le Dispensateur de toutes choses et il espère en recevoir des avantages matériels ici-bas. Il offre des sacrifices par avarice, dans l'espoir que le Seigneur le lui rendra au centuple, ou bien pour échapper à un châtiment soudain amené par la guerre, la peste, etc.

Plus tard, il apprend à adorer Dieu par la prière et en vivant une bonne vie; il considère comme un devoir de cultiver sa foi dans un Ciel où il trouvera plus tard sa récompense et de s'abstenir de faire le mal afin d'échapper à un châtiment futur en Enfer.

Finalement, il arrive à un point où il est prêt à agir sans arrière-pensée de récompense, de largesse intéressée ou de châtiment, mais simplement parce qu'il "est louable de bien agir". Il aime le bien par amour du bien et cherche à régler sa conduite sur cette base, sans égard pour son avantage ou sa perte actuels ou pour des conséquences pénibles à un moment donné dans l'avenir.

Les Sémites Originels avaient atteint le deuxième de ces quatre degrés. Ils apprirent à adorer un Dieu

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invisible et à attendre d'être récompensés par des avantages matériels ou à être punis par de douloureuses afflictions.

Le Christianisme populaire est le troisième degré. Les Chrétiens ésotériques et les élèves de toutes les écoles occultes tâchent d'atteindre le degré le plus élevé qui sera acquis par les masses dans la Sixième Epoque, dans la Nouvelle Galilée, quand la Religion Chrétienne unifiante ouvrira le coeur des hommes comme leur entendement est en train de s'ouvrir actuellement.

Les Akkadiens furent la sixième et les Mongoliens la septième des Races Atlantéennes. Ils poussèrent encore plus loin la faculté de penser, mais suivirent des lignes de raisonnement qui déviaient de plus en plus de la tendance générale de la vie en évolution. Les Mongols de Chine maintiennent jusqu'à ce jour que les vieilles coutumes sont encore les meilleures. Le progrès exige constamment de nouvelles méthodes, une nouvelle faculté d'adaptation et le maintien de nos idées dans un état fluide; aussi, ces races rétrogradèrent-elles et sont-elles en train de dégénérer avec le reste des Races Atlantéennes.

A mesure que les brouillards épais de l'Atlantide se condensèrent, l'augmentation du volume d'eau inonda graduellement le continent et détruisit la plus grande partie de la population et les preuves de sa civilisation.

Un grand nombre d'Atlantéens furent chassés par les inondations hors du continent voué à la destruction et passèrent à travers l'Europe. Les Races Mongoles sont les descendantes de ces réfugiés Atlantéens. Les Noirs et les races antérieures dont les cheveux sont crépus sont les derniers descendants des Lémuriens.

ÉPOQUE ARYENNE

L'Asie centrale fut le berceau des races Aryennes qui descendent des Sémites Originaux. De ce centre, rayonnèrent les différentes races. Il est inutile de les décrire ici, car les recherches historiques ont

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suffisamment révélé leurs traits saillants.

Pendant l'Epoque actuelle (la Cinquième, ou Epoque Aryenne), l'homme commença à faire usage du feu et d'autres forces dont l'origine divine lui était à dessein cachée, afin qu'il soit libre de les employer dans un but supérieur ou pour son propre développement. Par conséquent, nous avons dans l'Epoque actuelle deux classes. L'une considère la Terre et l'homme comme étant d'origine divine, l'autre considère toutes choses à un point de vue purement utilitaire.

Les êtres les plus avancés de l'humanité au début de l'Epoque Aryenne reçurent les Initiations supérieures, afin de pouvoir prendre la place des messagers de Dieu, c'est-à-dire des Seigneurs de Vénus. Ces Initiés humains furent désormais les seuls médiateurs entre Dieu et l'homme. Mais ils ne paraissent pas en public et ne montrent pas non plus par des signes et des miracles qu'ils sont des Chefs et des Instructeurs. L'homme a été laissé entièrement libre de se mettre ou non à leur recherche, selon ses désirs.

A la fin de l'Epoque actuelle, l'Initié le plus élevé apparaîtra publiquement quand un nombre suffisant d'hommes ordinaires désireront et accepteront volontairement leur soumission à un tel Chef. Ils formeront ainsi le noyau de la dernière Race qui paraîtra au début de la Sixième Epoque. Après ce temps-là, les races et les nations cesseront d'exister. L'humanité formera une Fraternité spirituelle comme avant la fin de l'Epoque Lémurienne.

Les noms des races qui se sont dispersées sur la terre, pendant la Cinquième Epoque jusqu'au temps présent, sont les suivants:

1.- La Race Aryenne qui , par le sud, passa en Inde,
2.- La Race Babylonnienne-Assyrienne-Chaldéenne.
3.- La Race Persique-Grecque-Latine.
4.- La Race Celtique.
5.- La Race Teutonique-Anglo-Saxonne.

Du mélange des différentes nations qui s'opère maintenant aux Etats-Unis, sortira la "race-mère" de la

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dernière Race, au début de la Sixième Epoque.

Deux autres Races seront développées pendant notre Epoque; l'une d'elles est la Race Slave. Dans quelques siècles, quand le Soleil, par précession des équinoxes, sera entré dans le signe du Verseau, le peuple Russe et, en général, les Races Slaves atteindront un degré de développement spirituel qui les élèvera très au-dessus de leur condition présente. La musique sera le principal facteur de ce progrès car, sur les ailes de la musique, l'âme qui vibre à son unisson peut prendre son essor jusqu'au trône même de Dieu, que la seule intelligence ne saurait atteindre. Toutefois, le développement ainsi obtenu n'est pas durable, parce qu'il est partiel et que, par suite, il ne s'accorde pas avec la Loi de l'Evolution qui veut qu'un développement, pour être durable, soit bien équilibré; en un mot, que la spiritualité évolue par l'intermédiaire de l'intelligence ou au moins d'un pas égal avec elle. Pour cette raison la civilisation slave sera de courte durée, mais elle sera magnifique et joyeuse tant qu'elle durera, car elle est conçue dans une douleur profonde et dans des souffrances indicibles, et la Loi de Compensation amènera en temps voulu des conditions opposées.

Des Slaves, descendra un peuple qui formera la dernière des sept Races de l'Epoque Aryenne, et des Américains descendra la dernière de toutes les Races dans ce système d'évolution et elle accomplira sa destinée au commencement de la Sixième Epoque.

LES SEIZE CHEMINS VERS LA DESTRUCTION

Les seize races sont appelées les "Seize chemins de la destruction", parce qu'il y a toujours dans chaque Race un danger que l'âme ne s'attache trop à la Race, qu'elle ne s'identifie avec ses caractéristiques au point de ne pouvoir s'élever au-dessus de l'idée de race et ne se trouve, par suite, dans l'impossibilité de

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progresser; qu'elle se cristallise pour ainsi dire dans cette Race et, en conséquence, ne soit confinée aux corps qui la caractérisent, quand ils commencent à dégénérer, comme cela est arrivé pour les Juifs.

Pendant les Périodes, les Révolutions et les Epoques dans lesquelles il n'y a pas de Races, il y a beaucoup plus de temps disponible et les occasions de se fossiliser ne sont ni aussi grandes ni aussi fréquentes. Mais les seize races naissent et meurent dans un espace de temps si court, relativement, qu'il y a un grand danger d'être laissé en arrière pour l'homme qui devient trop attaché à ces conditions.

Le Christ est le grand Chef unificateur de la Sixième Epoque, et Il fit allusion à cette loi quand Il prononça ces mots si peu compris: "Si un homme vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple" (Luc 14:26).

"Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple" (Luc 14:27).

"...celui d'entre vous qui n'abandonne pas tout ce qu'il a ne peut être mon disciple".

Non pas que nous devions abandonner ou mépriser les attaches de la famille, mais il est nécessaire de nous élever au-dessus d'elles. Le père et la mère sont "des corps"; tous les parents sont une partie de la Race qui appartient à la Forme. Les âmes doivent reconnaître qu'elles ne sont ni des Corps, ni des Races, mais des Egos qui s'efforcent d'atteindre la perfection. L'homme qui oublie ce fait et qui s'identifie avec sa Race, qui s'y attache avec un patriotisme fanatique, a des chances d'être tenu captif par elle et de sombrer avec elle quand ses frères en humanité auront atteint une position plus élevée sur le Sentier de la Perfection.


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