Rose Croix

   En dépit des tendances qui prévalent dans certains milieux et qui ont pour résultat de déprécier et réduire à peu de chose le rôle de la mère, nous savons, à la lumière des enseignements spirituels, qu'elles accomplissent en fait une des tâches les plus épanouissantes et les plus importantes qui soit. Si on les assume avec respect et sérieux, les responsabilités et les privilèges inhérents à la maternité peuvent compter au nombre des expériences terrestres les plus enrichissantes car elles offrent de nombreuses occasions de développer sa croissance de l'Ame.

   Chaque mère fournit à l'enfant qui va se réincarner le véhicule physique initial utilisé par l'Ego qui renaît. Plus que tout autre individu, c'est la mère qui est en mesure de déterminer le type d'environnement dans lequel son enfant s'épanouira et les influences auxquelles il sera soumis au cours de ses premières années. Chaque mère, en fonction de l'attention ou de la négligence dont elle fait preuve vis-à-vis de ses propres véhicules (physique, émotionnel et mental) et aussi en fonction de son comportement habituel dans la vie de tous les jours, exerce une influence décisive sur la nature - harmonieuse ou non - des divers véhicules de son enfant alors qu'ils sont en pleine période de développement.

   Si l'on se place du point de vue occulte, on aboutit à la conclusion que les futurs parents ne devraient essayer de concevoir un enfant que lorsque les influences planétaires sont favorables; le reste du temps, la force créatrice devrait être canalisée en vue d'une plus grande créativité intellectuelle et non pas gaspillée pour le seul plaisir.

   D'un point de vue strictement astrologique, deux conditions préalables essentielles sont requises si l'on veut donner à un être qui cherche à s'incarner les meilleures conditions possibles: en premier lieu, le moment de la conception devrait se situer lorsque les influences planétaires existantes sont en résonance avec celles indiquées par les thèmes des parents. Nous ne voulons pas dire, par là, que seuls les trigones et sextiles soient souhaitables, car un certain nombre d'aspects dissonants est nécessaire si l'on veut obtenir un résultat équilibré et dynamique. Nous devons également insister sur le point suivant: bien qu'il soit vrai que la chute de l'homme ait été causée par l'abus de la force créatrice, il ne suffit pas maintenant de replacer la conception des enfants sous des conditions planétaires favorables pour restaurer d'un coup l'harmonie détruite; chaque être renaît en amenant avec lui l'héritage d'une longue évolution et, en conséquence, il doit être confronté à des exigences de plus en plus subtiles.

   L'Astrologie repose sur un principe essentiel, qui est malheureusement très souvent ignoré: un thème ne peut promettre plus que ce que la personne concernée est véritablement capable de réaliser, en fonction des qualités qu'elle a su développer. En conséquence, nous devons nous poser la question suivante: à quoi sert de prendre en considération les conditions stellaires les plus favorables si, en même temps, nous ne prêtons pas attention à notre propre degré de pureté physique, morale, mentale et spirituelle? Donc, si nous désirons concevoir des enfants sains à tous niveaux, nous devons non seulement surveiller les influences planétaires mais aussi nous purifier au maximum. Alors, lorsque les conditions intérieures présentées par les futurs parents se trouvent reflétées dans les conditions extérieures exercées par les planètes, nous pouvons nous attendre à ce qu'une conception de nature spirituelle puisse être réalisée.

   Beaucoup, parmi nous, n'ont pas encore atteint ce degré d'évolution; aussi une vie de quasi-célibat ne peut-elle être vécue par la majorité d'entre nous. C'est pour cette raison que les enfants continuent d'être conçus à des moments qui n'offrent pas des conditions optimales; mais, une fois que la conception a eu lieu, intentionnellement ou non, la mère se doit d'être d'abord à son enfant. Le père et la mère, de par leur action, ont pris la responsabilité de permettre à un Ego de retourner à la vie terrestre. Que cela nuise ou non à leur confort, ils doivent s'acquitter au mieux de leur responsabilité, à la fois pour le bien de l'Ego qui s'incarne et aussi pour leur propre devenir. La facilité avec laquelle on peut, de nos jours, mettre un terme à une grossesse est, en soi, répréhensible et nous pouvons être certains que tous ceux qui ont recours à une telle pratique contractent une lourde dette de destinée.

   Marie, mère de Jésus, représente un idéal pour toutes les mères. La tradition chrétienne la révère comme une vierge immaculée, d'une pureté et d'une spiritualité parfaites. Le Christianisme Esotérique abonde dans le même sens, mais enseigne également que le mystère de "l'Immaculée Conception" se rapporte, en fait, à la notion suivante: Marie et Joseph, deux êtres, parmi les plus avancés de l'humanité, étaient capables de concevoir sans passion et dans le seul but de permettre à l'homme connu sous le nom de Jésus de s'incarner sur Terre. En conséquence, ce dernier, dont la mission consistait à développer un corps physique suffisamment évolué pour permettre au Christ de l'utiliser, fut nécessairement l'homme le plus pur et le plus spirituellement évolué que notre planète ait jamais porté. Sa mère, conçue de la même manière, devait aussi incarner les mêmes vertus de pureté et de noblesse, afin d'être capable de porter en son sein, puis d'élever, un fils d'un rang aussi exceptionnel.

   On peut donc dire que, dans l'idéal, la meilleure façon de se préparer à devenir mère, est de mener une vie de pureté et de désintéressement, en harmonie avec les lois de la nature. Plus la future mère est apte à "vivre la vie" et sait prendre soin de ses propres véhicules, visibles et invisibles, plus il lui sera possible d'éduquer son enfant selon le même idéal. Et, quelle que soit la direction qu'elle ait donné à sa vie durant les années précédant sa grossesse, dès qu'elle sait qu'elle est enceinte, elle se doit de faire des efforts particuliers pour penser et agir de manière à accroître au maximum le bien-être physique et spirituel de l'enfant à venir.

   Des études scientifiques ont montré que des habitudes aussi nocives que fumer, boire de l'alcool ou faire usage de médicaments ou de drogues, causent un tort considérable au foetus. Le seul bon sens suffit pour comprendre que ces mauvaises habitudes sont aussi dangereuses pour l'enfant, qui se développe dans le sein de sa mère, que pour la mère elle-même. Il en va de même des habitudes alimentaires: un régime riche en éléments nutritifs essentiels, s'inspirant d'une diététique végétarienne, donne à la mère la force de mener à bien la tâche qui lui est confiée et lui fournit les matériaux les meilleurs pour construire les divers véhicules de l'enfant à venir. En revanche, un régime dont la teneur en éléments essentiels est pauvre et qui comprend de larges quantités de produits dévitalisés - sucre raffiné, farine blanche, viandes et charcuterie - est nuisible aussi bien à la mère qu'à son enfant.

   Les pensées que la mère dirige vers l'enfant qu'elle porte, sont aussi de toute première importance. Le retour sur Terre est une période très difficile pour un Ego: il quitte la sécurité et l'harmonie qui règnent dans les mondes spirituels, pour retrouver le monde physique avec ses souffrances et ses problèmes. Quelle que soit l'ardeur que l'esprit manifeste à reprendre ses leçons sur le plan physique, rien ne peut empêcher le "plongeon dans la matière" d'être une expérience difficile. Lorsqu'à ce moment-là il se sent entouré d'amour et véritablement désiré, l'enfant qui va naître reçoit une aide inestimable. S'il sent combien la famille dans laquelle il va naître, et en particulier ses père et mère, sont prêts à le recevoir à bras ouverts, alors les rigueurs de sa vie à venir perdront considérablement de leur force. L'amour témoigné allège tout fardeau, mais l'absence d'amour, en revanche, accroît le poids de la moindre contrariété. Cela vaut pour toute personne que des années de confrontation avec les difficultés de la vie sur terre ont quelque peu endurcie, mais bien plus encore pour un être qui s'apprête à naître de nouveau.

   L'environnement dans lequel vit la mère revêt aussi une grande importance. Si l'atmosphère qui règne à la maison est paisible, si elle reçoit attention et amour de la part de son mari et de sa famille, si, de plus, elle a à sa disposition, et sait apprécier ce qui est beau au sens spirituel: musique classique, fleurs, bonne littérature, etc., alors tout ce cadre de vie non seulement se reflétera dans son propre état d'esprit mais aussi, en fin de compte, sur le bien-être de son enfant. Dans la mesure où le manque d'harmonie, la grossièreté et la laideur, la dépravation et des activités douteuses atteignent la conscience de la future mère et perturbent son équilibre, l'enfant en souffrira autant qu'elle-même.

   La science ésotérique nous apprend que la Loi des Conséquences et la Loi d'Attraction déterminent le choix de la famille et du cadre de vie bien particuliers dans lesquels l'enfant va s'incarner. Une relation inamicale entre personnes, issue d'existences antérieures, doit être poursuivie jusqu'à ce qu'elle débouche sur un amour mutuel. Cela explique pourquoi il n'est pas rare de constater, dans les premières années de la vie, un certain antagonisme sous-jacent dans les relations mère-enfant. Il apparaît qu'il s'agit là d'une occasion donnée à ces deux êtres de résoudre leur conflit. Pareille situation exige sagesse et perspicacité , non seulement de la part de la mère, mais aussi de la part de l'enfant au fur et mesure qu'il prend de l'âge. Inversement, lorsque règne une grande affection entre membres d'une même famille, on peut en déduire qu'ils ont mérité ce privilège par leurs actions au cours de vies antérieures.

   La Loi des Conséquences contribue également à déterminer la force du sentiment de bien-être dont jouira celui qui s'incarne, aussi bien que les principales expériences qu'il devra affronter au cours de sa vie. Si, dans ses existences antérieures il n'a pas suffisamment pris soin de ses divers véhicules, il les retrouvera affaiblis dans sa vie présente. Des dettes de destinée peuvent expliquer pourquoi l'enfant doit grandir au milieu de certaines privations, quelle que soit la forme qu'elles revêtent. Bien que ces deux Lois de la Nature ne puissent être contrecarrées et que les leçons qu'elles amènent doivent être obligatoirement apprises, la mère de famille dont l'esprit est ouvert aux vérités spirituelles pourra faire beaucoup, néanmoins, pour aider les facteurs négatifs à avoir des résultats positifs.

   Si, par exemple, un être doit traverser sa présente incarnation dans un corps physique de faible constitution, sa mère aura toute latitude - et c'est même son devoir - de lui enseigner des règles d'hygiène et de diététique, qui lui permettront de tirer le meilleur parti possible des moyens dont il dispose et même de renforcer ce qui, autrement, ne serait que faiblesse insurmontable. Dans le même ordre d'idées, bien qu'une famille puisse ne pas avoir les moyens financiers nécessaires pour entourer l'enfant d'un grand confort matériel, rien n'empêche la mère, le père, de donner suffisamment d'eux-mêmes pour compenser le manque ressenti. S'ils font preuve d'amour et de soins attentifs pour leur enfant et s'intéressent à ce qu'il pense, fait et sent, alors leur seule présence contribuera beaucoup plus à faire de leur enfant un être solide, autonome et digne de confiance que ne le ferait une simple prolifération d'objets matériels, plus susceptibles d'affaiblir le caractère que de l'édifier.

   Une fois que l'enfant est né il serait bien que, dès que possible, la mère, ou le père, établisse son horoscope. L'idéal serait que l'un ou l'autre, soit suffisamment versé en astrologie non seulement pour dresser le thème, mais surtout pour l'interpréter. Si la future mère n'a pas eu la possibilité d'aborder l'astrologie avant que l'enfant soit conçu, étudier cette science divine, durant la grossesse, pourrait être une manière très spirituelle d'occuper une partie de ces mois d'attente. De toute façon, même si l'étude de l'horoscope de l'enfant est faite par un astrologue chevronné et à tournure d'esprit spiritualiste, son interprétation devrait être aussi examinée avec soin par la mère.

   Les configurations planétaires existant au moment où le bébé prend sa première inspiration, révèlent les points forts et les points faibles avec lesquels l'enfant est retourné sur Terre et représentent autant de caractéristiques issues de ses existences antérieures. Le fait de connaître les influences, bonnes ou moins bonnes, auxquelles son enfant est sensible, et ses qualités, aussi bien que les domaines sur lesquels il a besoin de travailler le plus, ne peut qu'aider la mère dans son rôle de guide avisé. Si, par exemple, elle découvre en lui une tendance à donner trop de place au plaisir des sens, elle pourra lui apprendre les bienfaits de la modération en toute chose. Si, par contre, il est trop enclin à vivre replié sur lui-même et à se montrer timide, la mère fera bien de le pousser à "sortir de sa coquille", à avoir des camarades de jeu, à rendre de petits services aux autres membres de la famille ou à ses amis, etc. Si l'enfant a tendance à développer des penchants qui risquent de le conduire au matérialisme et à "l'arrivisme", à l'orgueil intellectuel ou toute autre manifestation indésirable du caractère, alors il faudra veiller attentivement à ce que son Moi Supérieur s'épanouisse néanmoins et que sa compréhension des vérités spirituelles soit renforcée.

   Sous ce rapport, il est bon de se rappeler que l'enfant arrive tout droit des mondes célestes où le scepticisme, le cynisme et l'illusion, tous attributs du monde physique, n'ont pas de place. Si nous lui enseignons, dans un langage à sa portée, les vérités du Christianisme Esotérique, nous lui transmettrons une force qui l'aidera, une fois adulte, à mener une vie droite. Les principes essentiels des Enseignements de la Sagesse Occidentale, en particulier les concepts d'Amour et de Fraternité Universelle, peuvent être inculqués, même à de très jeunes enfants.

   C'est parce que les petits n'ont pas d'esprit critique, aiment imiter et apprendre, que les attitudes et actions de ceux qui vivent dans leur proche entourage, la mère en premier lieu, exercent sur eux une influence décisive. Pour cette raison, elle doit surveiller sa propre conduite, en tout temps, et même quand elle croit que son enfant ne l'observe pas.

   Idéalement parlant, elle ne devrait montrer aucune idée préconçue et, si elle en nourrit quelques-unes, elle fera bien de les garder le plus possible pour elle. De plus, elle ne doit reculer devant aucune expérience que la vie lui propose et si, parfois, elle ne peut s'affranchir de certaines peurs ou de certains soucis, son premier devoir, néanmoins, est de transmettre à son enfant optimisme et confiance. Son idéal lui a montré comment mener une vie pure, débarrassée de tout égoïsme, mais si sa nature inférieure s'impose encore à elle, parfois, et la pousse à satisfaire certaines inclinations physiques ou émotionnelles, elle doit quand même faire tout son possible pour supprimer ses mauvais penchants et les laisser flétrir par l'indifférence.

   La patience est aussi une qualité importante que la future mère devra cultiver, si elle ne la possède pas déjà, car il y aura des moments où la tension, résultant des charges familiales, pèsera lourd sur ses épaules. Même dans un foyer où règne la plus grande affection, le fait de diriger harmonieusement la maisonnée, de préparer les repas et de s'acquitter des mille et une tâches quotidiennes, tout en prenant soin du bambin qui commence à trottiner allègrement à travers la maison, en même temps que du dernier-né, met souvent à rude épreuve la résistance maternelle. C'est dans ces moments critiques que se mesure, à sa juste valeur, son propre degré d'évolution. Les puissances supérieures et les aides invisibles sont toujours prêts à aider ceux qui s'adressent à eux pour demander de l'aide, et tout particulièrement les mères qui s'efforcent fidèlement d'assumer leurs responsabilités familiales.

   C'est au cours des sept premières années que le corps physique de l'enfant se développe le plus. Durant toute cette période, il est comme une véritable "pile électrique," avide de connaître, d'expérimenter, et bien souvent mais en toute innocence, fait des sottises. Bien sûr, avec un enfant de cet âge, il est impossible de faire appel à la raison. La mère qui, avec douceur mais fermement, l'aide à diriger cette abondance d'énergie dans des directions les plus en rapport avec son développement, contribue grandement à sa future maîtrise de soi, sa confiance en lui et sa satisfaction intérieure. S'il ne prête pas attention aux diverses remarques qui peuvent lui être faites en vue de l'amener à changer de comportement, il vaudra mieux lui imposer une certaine discipline plutôt que lui répéter sans cesse des interdictions du genre: "Ne fais pas ceci, ne fais pas cela!" Là encore, le type de discipline dont fait usage la mère, est révélateur de son propre degré d'évolution: la punition corporelle, qu'il s'agisse d'une simple gifle ou d'une fessée, administrée dans un moment de colère, sert surtout à libérer les énergies refoulées de celui qui inflige la correction, et peut renforcer sa position d'autorité, mais l'effet durable de ce comportement est négatif pour l'enfant.

   Quand les parents ont décidé d'adopter une certaine discipline, un bon procédé consiste à encourager l'enfant en lui accordant certaines récompenses, mais aussi à l'aider à se reprendre, si cela est nécessaire, en supprimant les avantages consentis. Cette manière de faire met en évidence, aux yeux de l'enfant, l'inconvenance de sa conduite, mais sans le soumettre à l'humiliation du châtiment corporel.

   Une autre responsabilité qui incombe à la mère, surtout dans les premières années de la vie de l'enfant, est de le mettre le plus possible en contact avec de la bonne musique et des rythmes constructifs. Toute chose créée est une incarnation du Verbe Cosmique, qui résonne continuellement à travers l'univers et comme il nous est difficile de recourir sciemment à la musique des sphères, nous pouvons agir sur la constitution des petits par le biais de sa contrepartie physique: la musique. Les comptines pour enfants épousent des rythmes aux effets puissants; plus ils apprennent à les réciter, à les chanter et à les répéter, à danser et à marcher à leur cadence, et plus la musique fait partie intégrante de leur vie quotidienne, plus leurs corps seront forts et en bonne santé durant leur vieillesse.

   Jusqu'à l'âge de quatorze ans, on peut dire que les enfants sont encore reliés aux corps physiques de leurs père et mère, car leur thymus contient les principes essentiels constitutifs du sang des parents et ils les utilisent pour fabriquer leur propre sang. La taille du thymus de l'enfant est à son maximum juste avant la naissance, puis diminue au fur et à mesure que passent les années. Vers l'âge de quatorze ans, l'enfant est prêt à se prendre en charge; il fabrique son propre sang et est devenu une identité véritablement séparée qui commence à s'affirmer de manière autonome.

   L'une des plus tristes lacunes que l'on constate de nos jours chez certaines mères est leur incapacité à accepter, et encore moins comprendre, la réalité des compagnons de jeu "invisibles" de leurs enfants. Il est commun pour un enfant d'avoir une certaine vision éthérique durant ses premières années, et quand il dit voir des fées ou des anges, ou qu'il insiste pour que le petit garçon inconnu, qui est son compagnon habituel, monte également dans la voiture avec lui, il est très probable qu'il ne raconte pas "des histoires". Les compagnons de jeu "invisibles"sont des êtres véritables, qui font partie, comme leurs amis "de chair et d'os" de la vie des enfants. La mère avisée le comprendra et saura témoigner à ces compagnons de jeu le respect que son enfant attend d'elle, même si elle ne perçoit pas directement leur présence.

   L'imagination, qui est la source de toute créativité, a aussi une place importante dans la vie des petits. Elle peut être nourrie par les récits et contes de fées qui leur sont racontés et qui les mettent en contact, de manière subconsciente, avec des principes spirituels. La mère qui laisse l'imagination de son enfant dépérir parce qu'elle lui permet de passer trop de temps devant le poste de télévision, sans prêter attention au type d'émission qu'il regarde - au lieu de l'encourager à avoir des occupations créatives ou à jouer à "faire comme si" - ou qui l'inonde de jeux tout fabriqués, au lieu de lui donner la possibilité de façonner lui-même ses propres jouets, affaiblit chez son enfant la capacité de faire face, dans le futur, aux crises qu'il aura à affronter et diminue ses chances de contribuer, en tant qu'adulte, au progrès social. L'enfant dont l'esprit imaginatif et l'instinct créatif ont été encouragés par une mère pleine de sagesse, ne dira jamais "Je m'ennuie" ou pire, "Je ne sais pas quoi faire."

   Au milieu de toutes ses occupations, l'objectif premier de la mère sera de témoigner à son enfant l'amour, la compassion et la compréhension qui marqueront d'un sceau positif toutes les impressions de sa première enfance. Il n'est pas facile d'être un enfant! Des interdits l'assaillent à chaque tournant, et sa taille même joue contre lui dans un monde de grandes personnes qui vivent entourées de meubles à leur dimension. Sa vie est plus composée de choses dont il doit se contenter, ou qu'il a à apprendre et à maîtriser, que de choses avec lesquelles il peut se sentir à l'aise et en confiance ou qui lui procurent de la joie. Le fait qu'il se sente protégé par l'amour que sa mère lui porte et qu'il sache que, quoi qu'il fasse ou ne fasse pas, elle se montrera patiente et compréhensive, non seulement rendra tout le processus de son développement beaucoup plus facile, mais lui donnera également, pour le futur, une base solide, faite de confiance en soi, qui se révèlera être d'une inestimable valeur dans sa vie d'adulte.

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